Ce roman historique, en 6 chapitres non numérotés et titrés en latin, est paru chez Plon en 1951.
Les Mémoires d’Hadrien se présente comme une lettre adressée par l’empereur Hadrien vieillissant (76-138) à son petit-fils adoptif de dix-sept ans, Marc Aurèle, qui doit lui succéder en tant qu’empereur.
Cette « méditation écrite d’un malade qui donne audience à ses souvenirs » a pour but d’aider le jeune homme à se préparer à la rude tâche qui l’attend et de lui permettre de réfléchir à l’exercice du pouvoir. Hadrien, sur le ton de la confession, y dresse le bilan de sa vie.
Cette lettre en 6 parties est composée en fait de quatre parties encadrées d’un prologue et d’un épilogue .
Elle commence par la visite que l’empereur Hadrien a fait le jour même à Hermogène, son médecin. Bien que celui-ci se soit montré rassurant, Hadrien, qui, a soixante ans, se sent trahi par son corps et pense que sa mort est imminente. Il entreprend d’analyser son parcours pour « trouver un sens à sa vie et à sa mort ».
Il y évoque sa jeunesse et les personnes, les combats, et les lectures qui l’ont influencé. Il confie également les circonstances secrètes qui lui ont permis de devenir empereur. Dans sa jeunesse, Hadrien combat aux côtés de Trajan. Protégé par Plotine, la femme de Trajan , il parvient à conquérir la sympathie de l’empereur, qui à quarante ans le désigne comme successeur. Marié à Sabine , il n’en éprouve nulle satisfaction, et se consacre à l’Empire. Homme de paix, clairvoyant et éclairé, il renonce à certaines colonies précaires, et travaille à la pacification de l’Empire. Pour lui la guerre est un moyen et non un objectif. Il a durant son règne, travaillé à la consolidation de son empire et à l’amélioration des conditions de vie des femmes et des esclaves. Il s’est ainsi efforcé de rendre la société romaine plus juste.
Alors qu’il voyage en Asie Mineure, Hadrien va rencontrer le jeune Antinoüs qui va bouleverser sa vie. Emu par la beauté du jeune bithynien, Hadrien découvre le bonheur. La disparition de son favori, qui s’est suicidé par amour, « marque un point de non retour dans l’existence d’Hadrien ». Il lui fait ériger une cité et lui voue un culte fervent.
Après une dernière victoire en Judée, Hadrien ressent les premières douleurs cardiaques. Malade, il se retire pour méditer sur son corps dont la mort va bientôt le délivrer.
Les Mémoires d’Hadrien se terminent par une méditation sur le suicide . Ayant le sentiment du devoir accompli, il pense en effet un moment mettre fin à ses jours , mais se résigne finalement à attendre la mort avec dignité et patience …
Source bibliographique
Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar, Elyane Dezon-Jones et Remy Poignault , Balises ( Nathan)
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)