Introduction
Portrait de Boris Vian
Il fut à la fois ingénieur, écrivain, musicien, chroniqueur de jazz, parolier et chanteur. Touche à tout de génie, Boris Vian a vécu en restant inconnu du grand public. Ce n’est qu’en 1962, trois ans après sa mort, que son œuvre rencontre ses lecteurs. C’est d’abord son recueil de nouvelles Je voudrais pas crever, puis L’Herbe rouge, l’Arrache-cœur et l’Ecume des jours qui connaissent des succès de plus en plus importants. Son refus du réalisme, son esprit ludique, sa résistance aux règles en vigueur, son univers onirique font de lui un funambule entraînant le lecteur dans « une farandole de mots qui réveillent l’imaginaire » . Comme le note Michel Rybalka qui publia sur lui un essai en 1969, le succès de Vian excède le cas de la littérature pour acquérir une dimension sociologique. Par son esprit de révolte, son refus de la morale, ses tribunes au vitriol, Boris Vian incarne à jamais l’esprit libre ayant fait fi des contraintes pour prôner la libération de l’esprit. Il est mort à trente neuf ans.
Virginie Delisle
Biographie
1920 | Naissance le 10 mars à Ville-d’Avray. Il est le second fils de Paul Vian et d’Yvonne Ravenez. Son père est libéral et plutôt anticonformiste . |
1929 | Son père , qui vivait jusqu’alors de ses rentes, est ruiné. Il est obligé de louer sa maison et de s’installer dans la maison de service. |
1932 | De santé fragile, Boris a cette année-là une angine infectieuse qui va lui causer une faiblesse cardiaque. Il entre au lycée Hoche de Versailles. Elève brillant . |
1935 | Il est atteint de la fièvre typhoïde. Cette maladie accentue sa fragilité cardiaque Il obtient le baccalauréat latin-grec à quinze ans. |
1937 | Il obtient le baccalauréat philosophie et mathématiques à dix-sept ans. |
1939 | Il réussit son concours d’entrée à l’Ecole Centrale Sa maladie ’empêche d’être mobilisé |
1941 | Il rencontre Michelle Léglise dans une surprise-partie. Une grande complicité artistique les unit tous les deux : littérature, jazz , cinéma. Boris Vian et Michelle Léglise se marient le 3 juillet. Il commence à écrire Cent sonnets |
1942 | Le 12 Avril, naissance de leur fils Patrick Il rencontre Claude Abadie, polytechnicien et banquier et rentre dans son orchestre de jazz amateur Le 26 juin il est diplômé Ingénieur de l’Ecole Centrale , et en Août il est embauché à l’AFNOR. |
1943 | Publication de Conte de fées à l’usage des moyennes personnes |
1944 | Boris Vian est très affecté par la mort de son père assassiné dans des conditions mystérieuses . Il écrit ses premiers textes pour le magazine Jazz Hot Première version de Vercoquin et le plancton |
1945 | Il signe son premier contrat chez Gallimard pour Vercoquin et le plancton , dans une version retravaillée L’orchestre Abadie, dans lequel il joue de la trompette, triomphe au tournoi de jazz amateur de Bruxelles. |
1946 | Il écrit l’Ecume des jours Sa collaboration au magazine Jazz Hot devient régulière Queneau le présente à Jean-Paul Sartre. Boris Vian publie alors ses chroniques du menteur dans la revue Les temps modernes, la revue dirigée par Jean-Paul Sartre. Mais du fait de la politisation de la revue voulue par Jean-Paul Sartre, Boris Vian mettra fin a cette collaboration en 1947 Il publie sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, J’irai cracher sur vos tombes . Ce roman lui vaudra une plainte du cartel d’action sociale et morale. Il sera finalement poursuivi en justice et subira une condamnation éphémère |
1947 | Il abandonne le métier d’ingénieur pour se consacrer uniquement aux arts. Il écrit des chroniques de Jazz dans Combat Publication de l’Ecume des jours |
1948 | naissance de Carole, leur fille Création de J’irai cracher sur vos tombes au théâtre Verlaine Il commence l’Herbe rouge |
1949 | Publication du premier recueil de nouvelles. Henri Pelletier lui commande un guide sur Saint-Germain des Près. Boris Vian en fera un pastiche de guide touristique |
1950 | Représentation de l’Equarissage pour tous qui vaut à Boris Vian la bienveillance des ‘pataphysiciens Il rencontre Ursula Kubler qu’il épousera en 1954 Publication de l’Herbe rouge Publication de Elles se rendent pas compte (sous le pseudonyme de Vernon Sullivan) |
1951 | Il commence la rédaction du traité de civisme, qui restera inachevé |
1952 | Il divorce d’avec Michelle et entre au Collège de ‘Pataphysique. |
1953 | Publication de l’Arrache-Cœur Représentation de son opéra (Le Chevalier de neige). |
1954 | Il se remarie avec Ursula Kübler. |
1955 | Il devient directeur artistique chez Philips et commence à jeter les bases du catalogue Jazz de la maison de disques. |
1958 | Il collabore au Canard enchaîné |
1959 | Il tourne dans Les liaisons dangereuses de Vadim Il est nommé directeur artistique chez Barclay Il meurt le 23 juin à 39 ans pendant la projection du film J’irai cracher sur vos tombes au cinéma Marboeuf. Il avait toujours dit qu’il n’aurait jamais 40 ans. |
Oeuvres
Conte de fées à l’usage des moyennes personnes (1943)
Vercoquin et le plancton (1945)
J’irai cracher sur vos tombes (1946)
L’Ecume des jours (1947)
L’Herbe rouge (1950)
Elles se rendent pas compte (1950)
L’Arrache-Cœur (1953)
Je voudrais pas crever (recueil de 23 poèmes publiés après sa mort en 1962)