À la recherche du temps perdu de Marcel Proust

Lien vers l’auteur

À la recherche du temps perdu est un roman de Marcel Proust, principalement écrit à la première personne. Le narrateur se nomme Marcel, comme l’auteur.

À la recherche du temps perdu a été écrit de 1906 à 1922 (Proust est mort, emporté par une bronchite mal soignée, épuisé, le samedi 18 novembre 1922).

À la recherche du temps perdu a été publié de 1913 à 1927 en sept tomes, dont les trois derniers parurent après la mort de Proust.

Les 7 tomes de À la recherche du temps perdu

Ce chef d’œuvre comprend 7 tomes principaux subdivisés en volumes. En tout, il y a 14 livres.

  • Du côté de chez Swann (1913)
  • À l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919)
  • Le Côté de Guermantes (1920-1921)
  • Sodome et Gomorrhe I et II (chez Gallimard, 1921-1922)
  • La Prisonnière (posthume, 1923)
  • Albertine disparue (posthume, 1925 ). Le titre original était : La Fugitive
  • Le Temps retrouvé (posthume, 1927)

Marcel Proust a reçu le prix Goncourt À l’ombre des jeunes filles en fleurs en 1919.

À la recherche du temps perdu n’a pas d’intrigue, et pourtant c’est un roman, une suite d’histoires reliées par un fil conducteur, qui est ici tenu par le narrateur.

C’est l’histoire de la naissance d’une vocation d’écrivain. Ce long récit-souvenir est écrit à la première personne, sauf en ce qui concerne la deuxième partie de « Du côté de chez Swann », mais le « je » du roman ne désigne pas obligatoirement l’auteur. Ce « je », c’est celui du « narrateur ». Ce personnage est complexe, car c’est un narrateur enfant, puis adolescent et enfin adulte qui tient la plume.

Jouer avec le temps

Dans À la recherche du temps perdu, Marcel Proust joue avec le temps, qui est l’un de ses thèmes cardinaux. La richesse de l’entreprise a été parfaitement définie par Antoine Adam lorsqu’il fait remarquer que « cette œuvre, écrite dans une chambre de malade, est celle qui nous ouvre les plus larges perspectives sur la vie »

Une peinture de la société aristocratique et bourgeoise

A travers plusieurs événements, le narrateur offre une peinture de la société française, plus particulièrement aristocratique, riche ou snob de la fin du 19 ème siècle jusqu’après la fin de première guerre mondiale. Cette société est souvent moquée :

  • A travers quelques lieux privilégiés comme les salons mondains, les grands hôtels, les plages à la mode, les beaux quartiers de Paris et les « lieux de mauvaise vie » .
  • A travers « la faune » qui fréquente ces lieux. À la recherche du temps perdu peint des milieux avec leurs préjugés, leurs ridicules, leurs langages. Le ton est souvent humoristique. L’un des propos du roman est de décrire longuement la désillusion du narrateur qui après avoir tant désiré fréquenter « le monde » achève son récit complétement désabusé.

Le véritable artiste doit creuser sous les apparences de la vie.

Dans les dernières pages du Temps retrouvé, le septième volume de « À la recherche du temps perdu » , le narrateur parvenu au terme de son apprentissage s’apprête à commencer son œuvre : il en définit le sens et les principes. Il refuse le réalisme, cet « art qui est le double emploi de ce que nos yeux voient et de ceux que notre intelligence constate ». Le réalisme produit des œuvres superficielles et sans beauté qui n’arrivent pas à exprimer le monde profond et inconnu de l’artiste.

Le véritable artiste doit creuser sous les apparences de la vie. Il doit « chercher à apercevoir sous de la matière, sous des mots, quelque chose de différent ». Rien n’est insignifiant , ni inutile, ni indigne de son intérêt  car l’originalité n’est pas dans le sujet traité, elle est dans le regard de celui qui écrit :  « la seule chose importante est la profondeur où on a su descendre dans un sujet même frivole. »

A ce titre, les mesquineries du snobisme, la peinture d’une haie d’aubépines n’ont pas moins d’importance que les analyses de l’amour. Elles portent une part de vérité de celui qui regarde.

Jean-Yves Tadié : « À la recherche du temps perdu, ce monument de la littérature française »

« Poète et philosophe de la société, Proust est un auteur pour tous, traduit en toutes les langues. À la recherche du temps perdu, ce monument de la littérature française, s’adresse d’abord à chacun de nous, au plus intime. On y parcourt deux chemins secrètement mêlés : celui de l’œuvre, telle qu’elle se donne à lire, et celui de la vie de l’écrivain – ou du lecteur, tant cette correspondance entre le roman et la vie résonne en nous, évoque à son tour portraits et réflexions, impressions, qui nous semblaient celés au plus profond de notre mémoire. » 

Jean-Yves Tadié, le grand biographe de Proust

«Longtemps, je me suis couché de bonne heure…»

« Longtemps je me suis couché de bonne heure » est l’une des premières phrases (incipit) les plus célèbres de la littérature française.

Huit mots pour tout dire. Elle ouvre la voie à une réflexion profonde sur le temps, la mémoire, et la manière dont nos habitudes et nos perceptions évoluent au fil du temps.

Elle est emblématique du style introspectif de Proust et peut être interprétée de plusieurs manières. D’une part, elle pourrait être une référence à la discipline ou à la sagesse de l’auteur, soulignant une routine régulière. D’autre part, cela pourrait suggérer une certaine nostalgie pour un temps révolu, une époque disparue.

Son ton mélancolique annonce le thème central de À la recherche du temps perdu. L’œuvre de Proust explore la manière dont le temps affecte nos souvenirs et la façon dont nos expériences passées peuvent être retrouvées à travers la mémoire. Cette première phrase peut être considérée comme une porte d’entrée dans le monde complexe et profondément introspectif de Proust, où le temps, la mémoire et la recherche de sens sont au cœur de l’exploration littéraire.

Source bibliographique :

  • A la Recherche du Temps perdu de Marcel Proust
  • A la Recherche du Temps perdu de Marcel Proust . profil d’une œuvre – Bernard Gros