Le Malade imaginaire de Molière

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Le Malade imaginaire et la mort de Molière

Jouée pour la première fois au Théâtre du Palais-Royal le 10 février 1673, Le Malade imaginaire est une pièce comique, qui est à l’origine une comédie-ballet.

La musique a été composée par Marc-Antoine Charpentier et les ballets ont été imaginés par Pierre Beauchamp.

En 1673, la santé de Molière se dégrade depuis près de dix ans. Les raisons en sont multiples : d’ordre psychologique d’abord, en raison du surmenage, la mort de son premier fils à l’âge de onze mois, mais aussi d’ordre physiologique en raison d’une faiblesse pulmonaire et d’une tuberculose.

Molière s’inspire de ses expériences personnelles pour se moquer des pratiques médicales de l’époque. Il ironise aussi sur les croyances et potentiels remèdes qui étaient en vigueur.

Le Malade imaginaire a connu un grand succès immédiatement et la pièce a été publiée peu après la mort de l’auteur par sa femme.

Le 17 février 1673, vers la fin de la quatrième représentation du «Malade imaginaire », qu’il s’était obstiné à donner pour « nourrir ses employés », vraiment malade et faisant d’autant plus rire la salle, victime de convulsions au moment de la cérémonie des médecins qui va sacrer Argan médecin, le comédien Molière s’effondra sur scène. On le transporta dans ses appartements où, emporté par une fluxion de poitrine, il mourut quelques heures plus tard, à l’âge de cinquante et un ans, vaincu par la tuberculose. Il était mort sans avoir abjuré son art, aussi faut-il privé des « secours de la religion».

Armande Béjart dut faire intervenir Louis XIV pour obtenir de l’archevêque des funérailles, quasiment clandestines, à la faveur de la nuit, et une sépulture chrétienne. Mais l’acte de décès, sans signature de témoin, le qualifiait simplement de« tapissier et valet de chambre du roi».

Les personnages du Malade imaginaire

Les personnages principaux :

  • Argan : le personnage principal, un homme hypocondriaque et avare qui se croit gravement malade.
  • Béline : la seconde épouse d’Argan. Elle cherche à le manipuler pour obtenir sa fortune. Elle est souvent en conflit avec Angélique.
  • Angélique : la fille d’Argan, amoureuse de Cléante mais son père veut qu’elle épouse Thomas Diafoirus.
  • Toinette : la servante d’Argan. Elle est débrouillarde et rusée. Elle cherche souvent à déjouer les plans de Béline et des faux médecins.
  • Louison : petite fille d’Argan et sœur d’Angélique
  • Béralde : frère du malade imaginaire
  • Cléante : amant d’Angélique

Les personnages secondaires :

  • Monsieur Diafoirus : médecin prétentieux et pédant, père de Thomas Diafoirus.
  • Thomas Diafoirus : fils de M. Diafoirus. Jeune homme maladroit et ennuyeux qui courtise Angélique.
  • Monsieur Purgon : médecin d’Argan
  • Monsieur Fleurant : apothicaire
  • Monsieur Bonnefoy : notaire

Résumé du Malade imaginaire

Argan, seul dans sa chambre vérifie méticuleusement les comptes de son apothicaire.

Il est veuf et a épousé pour son second mariage Béline, qui fait semblant de lui procurer des soins attentionnés. En réalité, elle n’attend que la mort de son mari pour hériter de sa fortune.

Bien qu’il se croie malade et qu’il passe son temps à suivre une quantité effrayante de traitements, suivant avec un scrupule maniaque les prescriptions de son médecin, Monsieur Purgon, il n’en a pas moins l’œil attentif sur ce que ça lui coûte.

Il a aussi pour projet de marier sa fille. Il annonce à sa fille Angélique qu’il veut la marier à Thomas Diafoirus, fils de médecin. Mais Angélique aime Cléante, qu’elle a rencontré quelques jours plus tôt.

Heureusement Angélique a le soutien de Toinette, la servante rusée qui n’est nullement impressionnée par les lamentations d’Argan sur sa mauvaise santé et qui prend plaisir à le faire enrager au moindre propos. L’arrivée du notaire qui commence à dresser le testament d’Argan en faveur de Béline est le signe pour Toinette qu’il est temps de passer à l’action.

 Ce mariage déplait aussi à Béline, la seconde épouse d’Argan, belle-mère d’Angélique, qui préférerait la voir religieuse, ce qui lui éviterait d’avoir à partager la succession d’Argan avec les deux filles qu’il a eues de son premier mariage, Angélique et sa sœur Louison.

 Cléante, l’amant d’Angélique, entre dans la maison du malade imaginaire en se faisant passer pour un assistant du maître de musique d’Angélique. Il espère ainsi pouvoir la voir. Les Diafoirus, père et fils, arrivent (le fils est celui qu’Argan veut faire épouser à sa fille). Thomas Diafoirus apparaît maladroit et peu intelligent. Il ne sait que réciter platement des compliments qu’il a appris par cœur et s’empêtre dans des propos indigents et maladroits.

Commence alors la leçon de musique. Cléante fait répéter Angélique une pastorale qu’il improvise, en brodant sur un thème qui est la réplique exacte de la situation présente: les amours d’un berger amoureux d’une bergère que son père destine à un autre … Mais Argan comprend le stratagème et s’aperçoit de la supercherie. Il chasse Cléante.

Angélique annonce qu’elle ne souhaite pas se marier avec Thomas Diafoirus, et se dispute avec sa belle-mère à ce sujet. Finalement Argan tranche : c’est le mariage avec Thomas Diafoirus ou le couvent. Avant que les Diafoirus ne partent, Argan leur demande de l’ausculter. Béline indique alors à à Argan qu’elle a vu un jeune homme dans la chambre d’Angélique. Louison, la petite sœur d’Angélique, sous la menace des coups de fouet d’Argan, doit avouer que c’est Cléante qui est venu dans la chambre d’Angélique.

Un nouvel appui va intervenir en faveur des amours de Cléante et d’Angélique ; c’est Béralde, le frère d’Argan. Celui-ci entame une franche discussion avec Argan. Il essaye de le dissuader de forcer sa fille à se marier Thomas Diafoirus. Un père doit choisir un mari qui plaît à sa fille, et non à lui-même. Béralde poursuit avec une argumentation contre les médecins et la médecine en général.

Béralde s’efforce aussi, en vain, de convaincre son frère qu’il n’est nullement malade, mais le jouet des caprices des médecins. Il va même jusqu’à renvoyer un lavement que Monsieur Fleurant, l’apothicaire d’Argan , veut lui administrer, entrainant la colère du « pharmacien » : « De quoi vous mêlez-vous de vous opposer aux ordonnances de la médecine ? ».

Monsieur Purgon, le médecin d’Argan, arrive et s’indigne qu’Argan ne veuille pas prendre son lavement. Argan tente de se défendre et de dire que c’est son frère qui l’en a empêché, mais, furieux, Monsieur Purgon déclare qu’il ne veut plus être son médecin . Il annonce à Argan qu’il va devenir très malade, ce qui effraye Argan.

Béralde reprend la situation en mains et annonce qu’il va trouver un nouveau médecin à Argan. Toinette va alors jouer son va-tout. Elle se déguise en un vieillard de 90 ans, et se fait passer pour un très grand médecin. Argan est troublé par la ressemblance entre Toinette et ce médecin, mais Toinette et Béralde arrivent à dissiper ses doutes.

Toinette, toujours déguisée en médecin, ausculte Argan. Elle lui donne des conseils extravagants : se couper un bras et se crever un œil pour être en meilleur santé !

Argan annonce à son frère Béralde qu’il veut mettre Angélique au couvent.

Il faut une épreuve décisive pour ouvrir les yeux d’Argan. Toinette propose à Argan de faire semblant d’être mort pour voir les réactions de Béline et de sa fille Angélique. Béline arrive, et Toinette lui annonce que son mari Argan est mort. Béline laisse éclater sa joie (« Me voilà délivrée d’un grand fardeau »). Elle avoue tout le mal qu’elle pensait de son mari. Elle propose alors à Toinette de l’aider à toucher l’héritage d’Argan. C’est alors qu’Argan se lève brutalement. Béline s’enfuit.

La même scène est rejouée pour Angélique. Elle se montre désespérée d’apprendre la mort de son père. Par le chagrin qu’elle laisse éclater, elle révèle la profondeur de son amour filial.

La voie semble ainsi ouverte pour le mariage d’Angélique et de Cléante. Cléante implore Argan de le laisser épouser sa fille. Argan accepte… à condition que Cléante devienne médecin. 

Finalement, Béralde parvient à convaincre son frère Argan de se faire lui-même médecin, et propose de faire la cérémonie le soir même. C’est ce que va mimer la cérémonie chantée et dansée qui achève la pièce. Argan va docilement se prêter au jeu, prononçant tous les serments qu’on lui dicte dans un latin très approximatif.


Source Bibliographique : Balises, Molière, Fernand Egéa ( Nathan) & bacdefrancais.net

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