Résumé du livre
Fils de métayers, Jacquou, garçon de neuf ans est plongé dès l’enfance dans les conditions de vie effroyables qui sont celles de la paysannerie française au XIXe siècle.
Son père, métayer est exploité par le comte de Nansac. Il est condamné injustement pour un meurtre qu’il n’a pas commis et est déporté aux galères.
Jacquou subit tout, la faim, le froid, le malheur et la tyrannie du comte de Nansac. Mais, face à l’adversité, il possède deux armes : son énergie et surtout son instinct du milieu naturel, ce coin de Périgord où il se meut comme un poisson dans l’eau.
Sa mère meurt peu de temps après après. Orphelin, il est recueilli par le curé Bonnal qui s’occupe de son éducation. Devenu adulte, Jacquou n’aura de cesse de combattre l’injustice dont sa famille a été victime et de se venger du cynique comte de Nansac.
Grâce à des amis sûrs et à une jeune fille patiente et lumineuse, il deviendra en quelques années un jeune homme déterminé et séduisant. Il saura transformer son désir de vengeance en un combat contre l’injustice, et prouver qu’un simple croquant n’est pas dénué de grandeur.
Eugène le Roy
L’auteur de « Jacquou le Croquant » – dont on célèbre en 2007 le centenaire de la mort – aurait dû être prêtre. C’est tout du moins le destin que ses parents, respectivement intendant et lingère au château de Hautefort, en Dordogne, avaient prévu pour lui.
Fréquentant, adolescent, l’École des Frères de Périgueux, le jeune Eugène le Roy (1836-1907) n’y acquerra pourtant pas la vocation. Tout au contraire, il deviendra dès l’âge adulte farouchement anticlérical, militant républicain et franc-maçon actif.
Eugène le Roy n’a pas connu l’enfance misérable de Jacquou. En pension dans une ferme durant sa prime jeunesse, il a toutefois approché de près l’univers des paysans et la dureté de leur existence, dont il fera la matière de la plupart de ses écrits futurs.
Engagé à 18 ans, pour quatre ans, comme chasseur à cheval dans un régiment d’Afrique, Eugène Le Roy a ensuite mené une carrière de fonctionnaire. En 1863, il est nommé percepteur dans le sud-ouest, poste dont il sera révoqué en 1871 pour avoir manifesté trop nettement ses sympathies républicaines avant d’être réintégré en 1877. Eugène Le Roy s’est marié civilement et a eu trois enfants.
Il est mort en Dordogne à Montignac.
Jacquou le Croquant, un roman de dénonciation sociale
Si le premier ouvrage d’Eugène le Roy (« Le Moulin du Frau » – 1895) lui avait valu un succès d’estime, c’est avec « Jacquou le Croquant » (1900), initialement publié en feuilleton dans « La Revue de Paris » sous le titre « La Forêt Barade » en 1899, que l’auteur accède à la notoriété.
Plus qu’un simple roman « régionaliste » ou « champêtre » – genre mis à la mode par George Sand (« La Petite Fadette », « La Mare au diable »…) – « Jacquou le Croquant » revendique et possède en effet une dimension plus large. En plus d’une description fine et fidèle des us et coutumes paysannes au début du XIXème siècle en Périgord et de la société provinciale de la Restauration, et au-delà d’un certain « folklore », c’est un roman de dénonciation sociale, une ouvre militante qui stigmatise le retour à l’Ancien Régime, le pouvoir discrétionnaire du roi et de l’aristocratie, l’influence des religieux… et plaide pour l’égalité et la justice républicaine.
À sa sortie, le succès du livre est immédiat et perdurera. Car cette grande aventure humaine, ce roman d’apprentissage et d’initiation, conte une histoire intemporelle : celle d’un être en lutte pour sa survie au sein d’un monde hostile…
« Jacquou le Croquant » est aujourd’hui étudié dans les collèges.
La série TV
A l’automne de 1969, les téléspectateurs français se passionnent littéralement pour l’histoire émouvante de ce jeune paysan du Périgord au début du XIXème siècle.
Diffusé en six épisodes sur la deuxième chaîne, « Jacquou le Croquant » est très fidèle au roman d’Eugène Le Roy. La série est produite par l’ORTF et réalisée par un spécialiste de l’histoire à la télévision, Stellio Lorenzi (1921-1990). Complice d’Alain Decaux et André Castelot pour « La Caméra explore le temps », il est également l’auteur de nombreux téléfilms (« Les Cathares », « Les Templiers, « Le Collier de la reine »…). Les six épisodes de « Jacquou le Croquant » et l’interprète de Jacquou enfant (Éric Damain) vont marquer toute une génération de téléspectateurs. En 1981, la série sera rediffusée avec succès.
© Pathé Distribution Affiche du Film
Adaptation cinématographique
Sortie du Film le 17 Janvier 2007
Film réalisé par Laurent Boutonnat
Avec Gaspard Ulliel, Jocelyn Quivrin, Albert Dupontel
© Pathé Distribution Gaspard Ulliel
Interview de Gaspard Ulliel ( dossier de presse du film)
Quand on vous a proposé le rôle de Jacquou le Croquant, aviez-vous déjà entendu parler du personnage ?
J’avais entendu parler du feuilleton télé très vaguement par ma grand-mère. Et quand le projet m’a été proposé, mon agent m’a parlé de la série en me disant qu’elle adorait ! En revanche, autour de moi, les gens de ma génération ne connaissaient pas beaucoup. Avant le tournage, j’ai quand même acheté les DVD et j’en ai vu quelques épisodes. Juste pour avoir une idée.
Quelle a été votre réaction à la lecture du script ?
J’ai trouvé l’histoire très intéressante mais, surtout, j’ai rencontré Laurent à plusieurs reprises parce que, pour être franc, j’hésitais.
Qu’est-ce qui vous faisait hésiter ?
Je sortais du film de Jean-Pierre Jeunet, Un Long dimanche de fiançailles, et je n’étais pas sûr de vouloir enchaîner avec un autre « film populaire à grand spectacle ». J’avais fait une fac de cinéma, j’avais commencé avec des films d’auteur, je me disais que ce serait bien de retourner vers quelque chose de plus intimiste. Je n’ai d’ailleurs plus du tout le même point de vue aujourd’hui où, au contraire, je pense qu’il faut multiplier les expériences et les rencontres, qu’il faut varier les styles, les projets. La deuxième chose, c’est qu’à la lecture, j’avais un peu de mal à m’imaginer dans le personnage. C’est un paysan qui a du charme, du charisme et je me demandais si je saurais le lui donner…
© Pathé Distribution Gaspard Ulliel
Qu’est-ce qui vous a convaincu alors ?
Laurent. Et toutes les discussions qu’on a eues ensemble. Il avait l’air très serein et semblait vraiment maîtriser son projet. On a beaucoup discuté du personnage, non seulement il m’a rassuré sur ce que je pouvais apporter à Jacquou mais surtout, il a réussi à me donner de lui une autre dimension, un nouvel éclairage qui m’a motivé. Et puis, le reste du casting était excitant… D’ailleurs, au final, c’était une très belle expérience de travailler avec tous ces gens.
Qu’est-ce qui vous a frappé chez Laurent Boutonnat tout au long de ces discussions ?
Lui ! Ce n’est pas quelqu’un de banal. C’est un vrai personnage, même dans sa façon de s’exprimer, de s’habiller, de fumer sa pipe. C’est un charmeur. Il s’exprime remarquablement bien. Ce qui est frappant aussi, c’est sa détermination, sa force de conviction, sa sincérité. Il croit vraiment à ce qu’il fait. Et puis, tout de suite, il a été très chaleureux, il a installé un rapport très amical, très facile. Tout ça donnait envie de travailler avec lui.
Une fois qu’il vous a convaincu, comment vous êtes-vous préparé à interpréter Jacquou ?
Justement avec beaucoup de préparation.
C’est-à-dire ?
Il y a eu la préparation physique, sportive presque. Je devais m’étoffer un peu. Je suis allé courir, j’ai fait de la gym en salle, des entraînements, des montées à la corde… Deux ou trois heures quatre fois par semaine pendant deux mois et demi. C’était plus subtil que de la musculation pure parce que je faisais mon entraînement avec une coach qui est, je crois, trapéziste à la base. J’ai très vite aimé ça. C’était stimulant, y compris pour la vie de tous les jours. Ensuite, il y avait la préparation et la répétition des combats avec Mario Luraschi.
C’est avec lui aussi que je devais m’entraîner à monter à cheval mais pour ça, je n’ai pas eu beaucoup de temps. J’étais déjà très pris par la préparation physique, l’entraînement des combats au bâton, et par l’apprentissage de la danse – il y a une scène de bal très importante – et… on ne peut pas dire que la danse soit mon fort ! J’ai dû m’entraîner beaucoup pour maîtriser les pas. Alors, du coup, le cheval est passé un peu après. Mais dès que je suis monté, j’ai eu un vrai coup de foudre.
Finalement, cet aspect-là du travail, c’est quelque chose qui vous a plu ?
Oui. Déjà, c’était nouveau, différent de mes expériences précédentes. Et puis, j’ai réalisé que ce qui était agréable dans ce métier, c’était justement d’être amené à faire plein de choses qu’on ne ferait pas forcément dans la vie. C’est un vrai plus… D’ailleurs, j’ai continué à faire un peu de sport et j’ai envie de remonter à cheval le plus vite possible.
Comment définiriez-vous Jacquou ?
C’est quelqu’un qui a beaucoup souffert pendant son enfance parce que, très jeune, il a perdu ses parents. Il a appris à vivre seul, à se défendre seul. C’est quelqu’un qui maîtrise très bien la nature et la forêt, qui a réussi à se créer une place au sein de son village. Tout en étant engagé dans un combat qu’on pourrait dire « politique », il a aussi une revanche personnelle à prendre. Son désir de vengeance est un vrai moteur et c’est ça qui va le pousser à soulever les paysans pour faire fuir le comte de Nansac. C’était excitant à jouer parce que je ne suis pas vraiment comme ça dans la vie, je suis même plutôt l’inverse.
Qu’est-ce qui vous paraissait le plus difficile alors avec ce personnage ?
Je pense que le plus dur, c’était de le faire exister. Tout est dans la présence, dans le charisme. Car c’est un film très rythmé et si Jacquou est souvent là, il n’a pas forcément de longs dialogues, tout ce qui permet habituellement d’installer un personnage. C’est là où c’était intéressant d’ailleurs. C’est forcément une autre façon de travailler que sur un film d’André Téchiné ou de Rodolphe Marconi où tout amène vers le personnage. Là, au contraire, il faut sauter par dessus les obstacles et se dire que, même si le personnage est à l’écran une fraction de seconde, il doit alors exister pleinement. C’est un travail excitant. Il y avait un autre défi.
C’était de mêler tous les différents aspects du personnage dont aucun n’est à lui seul le sujet du film mais qui, ajoutés les uns aux autres, en font sa richesse. Il y a tout ce côté un peu politique, dont on vient de parler. Il y a les scènes d’action qui me font toujours un peu peur parce que j’ai besoin qu’elles soient réalistes, crédibles. Puis, il y a le côté émotion. Même s’il concerne davantage Léo que moi, il fallait quand même retrouver chez
Jacquou adulte quelque chose de cet ordre-là. Enfin, il y a les relations entre Jacquou et « ses deux femmes ». C’est un aspect qui me plaisait beaucoup parce qu’il y a un trouble entre ces personnages, et aussi parce que c’est quelque chose d’assez actuel, cette relation très fusionnelle, très passionnelle avec Lina qui dure depuis l’enfance, comme une histoire d’amour rêvée, et qui, d’un coup, est confrontée à l’arrivée de la Galiote , la fille du Comte, et là, c’est vraiment le feu qui débarque ! Je trouvais belles ces confrontations. Je trouvais intéressant qu’il y ait ce désir sous-jacent au cour de situations pas du tout propices à ce genre de sentiment…
Le fait qu’il y ait deux acteurs pour jouer le même personnage à des âges différents, est-ce que ça posait des problèmes de jeu particuliers ?
On pouvait se dire qu’il était important que le plus jeune voit comment jouait le plus vieux, ou l’inverse, pour essayer de trouver une cohérence. Mais on n’avait pas assez de temps pour faire ça. C’est Léo qui a commencé parce qu’il y a eu un pré-tournage l’hiver. J’ai demandé à Laurent de me montrer des images mais… il n’aime pas tellement ça ! Et puis, après tout, c’est lui qui nous dirigeait tous les deux. Donc, c’était à lui de nous faire aller dans une direction cohérente. En même temps, je me souviens que lorsque j’ai vu les premières images de Jacquou enfant j’ai été frappé par l’énergie, et même l’exubérance de Léo. Je craignais de ne pas en apporter autant et puis, après, je me suis rassuré en me disant que Jacquou adulte avait forcément dû canaliser son énergie et se concentrer sur sa mission. En plus, la manière dont était écrit le personnage a imposé automatiquement certains mimétismes…
Avec le recul, quel était, d’après vous, votre meilleur atout pour incarner Jacquou ?
Je ne sais pas ! Les costumes et le maquillage ! Ça a l’air d’être une plaisanterie, n’empêche que sur ce genre de film, ça aide beaucoup d’être derrière un lourd maquillage et de vrais costumes. Tout de suite, ça vous donne une autre dimension, ça vous emmène vers quelque chose de différent. Pendant les répétitions, par exemple, j’aimais bien avoir les sabots, parce que ça fait mal aux pieds, ça impose immédiatement une démarche différente… Et puis, toutes ces scènes physiques aussi, ça endurcit, ça aide. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur toutes ces cannes… D’autant que s’il y a quelque chose qui participe énormément à la réussite du film, c’est, en plus des décors de Christian Marti et de l’image d’Olivier Cocaul qui sont magnifiques, tout le travail de maquillage et des costumes de Didier Lavergne et Jean-Daniel Vuillermoz. Il faut quand même savoir que Laurent n’est pas quelqu’un de facile pour l’équipe maquillage – coiffure, ni même d’ailleurs pour l’équipe technique parce qu’il ne dit jamais vraiment ce qu’il va faire ! Sur les grosses scènes, il tournait avec deux ou trois caméras et il utilisait beaucoup le zoom si bien que personne ne savait vraiment ce qu’il était en train de filmer. Je voyais les maquilleurs et les habilleurs s’arracher les cheveux parce qu’il fallait que tout le monde soit parfait tout le temps, même les figurants, or tout le monde avait des postiches, des rajouts, des barbes, des moustaches, sans parler des vieillissements…
Qu’est-ce qui, selon vous, faisait de Jocelyn Quivrin un bon méchant, un bon comte de Nansac ?
Jocelyn m’a vraiment épaté sur le plateau. C’est quelqu’un de très précis, qui prépare énormément. Il a vraiment réussi à donner de l’étoffe au comte de Nansac. Il a installé dès le départ un personnage solide, massif. Et il a assumé le vieillissement du personnage de façon incroyable. Il a même modifié un peu sa voix… La première scène qu’on a tournée ensemble, ce n’était pas évident. Parce qu’on a commencé par l’attaque du château qui a lieu… à la fin du film ! Et qui est donc le moment où la haine de Jacquou pour Nansac atteint son apogée. Il y a vraiment un crescendo dans le film et nous, on a commencé par le face-à-face final entre le héros et le « méchant » ! Il fallait tout de suite être au maximum.
© Pathé Distribution Bojana Panic et Jocelyn Quivrin
Vous disiez au début de cet entretien que cela avait été une belle expérience de travailler avec tous ces acteurs…
Oui, c’était un vrai bonheur de travailler avec tous ces gens. Avec Jocelyn, avec Gérald (Thomassin), avec Malik (Zidi), qui sont des acteurs passionnants. Malik et Gérald avaient des rôles un peu moins importants et ils ont réussi à faire vraiment exister leurs personnages. Jouer avec Olivier (Gourmet) ou avec Tchéky (Karyo), c’est encore différent . Ils ont une autre expérience, ils ont une autre énergie, ils ont des caractères tellement forts, des natures d’acteur tellement différentes… Pareil avec Dora Doll. Selon qu’on joue avec l’un ou avec l’autre, on ne ressent pas, on ne vit pas les mêmes choses et ça, c’est étonnant ! Et puis, il y a tous les acteurs un peu moins connus qui sont formidables, Didier Becchetti qui joue l’âme damnée du Comte, Sissi Duparc, qui joue La Bertille , qui, même dans la vie, est un personnage exubérant, toujours à fond, Renan Carteaux, superbe en aristo un peu coincé. Avec Judith (Davis) et Bojana (Panic), c’était autre chose encore. Si le choix de Judith pour Lina était évident et lumineux, celui de Bojana pour la Galiote me faisait un peu peur, parce que c’est quand même un personnage important, et Bojana n’avait jamais joué, elle ne parlait pas français avant le tournage… Mais elle est tellement le personnage physiquement, et puis, elle a su rendre le côté à la fois sombre, dur et sensuel de la Galiote. Elle apporte quelque chose d’étonnant… Franchement, je trouve qu’au niveau du casting, c’est un sans faute !
Comment définiriez-vous Laurent Boutonnat sur le tournage ?
Il est incroyablement serein. Je ne sais pas si ce n’est qu’une façade et si derrière il est angoissé, mais en tout cas on le sent assez sûr de lui. Malgré l’ampleur du film, il est toujours très disponible pour les comédiens. On a l’impression qu’on a toute la vie pour faire le film et c’est assez agréable ! En fait, il y avait sur ce tournage un côté très ludique, si bien qu’on n’avait pas toujours l’impression de travailler, sauf quand on était dans la boue pendant trois heures d’affilée, qu’il faisait froid, et qu’on était en heure sup’ ! Enfin, c’est quelqu’un qui a l’oil partout, sur chaque poste. Il est partout, il valide tout, même pendant la préparation. Là-dessus, il me fait penser à Jean-Pierre Jeunet. Laurent peut être parfois très précis, être attentif au moindre détail, et puis à d’autres moments, il ne l’est pas du tout, il sait se laisser emporter par le mouvement, par l’énergie, par la vie d’une scène. Au fond, il n’y a pas de règle avec Laurent. Quelle est sa principale qualité de metteur en scène ? Sa patience et sa détermination. Il est vraiment patient, il ne bâcle pas les choses et il n’hésite pas à refaire une scène tant qu’il n’a pas ce qu’il veut. Il ne se laisse pas démonter par la pression. C’est quelqu’un qui est vraiment stoïque et qui gère le film de A à Z. J’aimais bien le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de répétitions, qu’il soit pressé de tourner avec l’envie de prendre ce qu’il y a à prendre même dans une scène pas encore aboutie. En fait, c’est comme s’il filmait les répétitions.
Si vous ne deviez garder qu’une image, qu’un moment, de toute l’aventure de Jacquou le Croquant?
Ce qui me vient instantanément à l’esprit, c’est plus qu’une image, ce sont les deux semaines de tournage pendant lesquelles on a fait la scène de la danse… C’était éprouvant mais c’est une scène-clé du film qui devrait marquer. Une scène charnière où on va comprendre les rapports des personnages les uns avec les autres et j’aimais beaucoup l’idée qu’on fasse passer ça à travers la danse. Ça me fait penser à un de mes films préférés, Les Portes du paradis, où il y a des scènes de danse magnifiques. L’autre image que je garderai, c’est celle de la vie d’équipe. Il faut dire que de tourner à Bucarest, ville plutôt glauque et plombante, nous a soudés. On était très près les uns des autres. On avait même des rapports très fusionnels. C’était aussi une belle expérience humaine.