« Je ne suis qu’un petit garçon qui s’amuse – doublé d’un pasteur protestant qui l’ennuie. » (Journal, 22 juin 1907)
« Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis. » (Journal, 24 février 1946)
« Je n’aime pas les hommes, j’aime ce qui les dévore. » (La détention de Prométhée )
« Un personnage ne m’intéresse jamais tant que lorsqu’il est créé tout entier, comme Eve, de la chair même de l’auteur; non point tant observé qu’inventé. » (Divers, lettre à Ch. Du Bos, automne 1920)
« Un grand homme n’a qu’un souci devenir le plus humain possible, disons mieux devenir banal. » (Prétextes, » De l’influence en littérature « )
« J’ai connu ce destin bizarre (peut-être unique) d’être magnifié par l’attaque avant de l’avoir été par l’éloge. » (Correspondance avec A. Rouveyre, 31 octobre 1924)
« Je tiens que la meilleure explication d’une œuvre ce doit être l’œuvre suivante. » (Lettre à Jean Cocteau, 1951)
« Il faut porter jusqu’à la fin toutes les idées qu’on soulève. » (Paludes)
« Ce qui manque à chacun de mes héros, que j’ai taillés dans ma chair même, c’est ce peu de bon sens qui me retient de pousser aussi loin qu’eux leurs folies. » (Journal des Faux monnayeurs)
« Je ne puis admirer pleinement le courage de celui qui méprise la vie. » (Journal des Faux Monnayeurs, 1927)
« Nous ne valons que par ce qui nous distingue des autres ; l’idiosyncrasie est notre maladie de valeur. » (Paludes)
« Je crois maladroit, improfitable, ininstructif de se mettre uniquement sur le plan du bien et du mal pour juger les actions humaines, ou plus exactement, pour en apprécier la valeur. » ( lettre à M. Belgion, 22 novembre 1929)
« Du jour où je parvins à me persuader que je n’avais pas besoin d’être heureux, commença d’habiter en moi le bonheur. » (Les Nouvelles Nourritures, I, 1, Romans, p. 258)
« Le propre du diable dont le motif d’introduction est : » Pourquoi me craindrais tu ? Tu sais bien que je n’existe pas. » » (Journal des Faux-Monnayeurs, 1927)
« Aucunes choses ne méritent de détourner notre route ; embrassons-les toutes en passant ; mais notre but est plus loin qu’elles. » (La Tentative amoureuse)
« Le secret du grand romancier n’est pas dans la domination des situations, mais bien dans la multiplicité de ses possibilités, de ses complicités intimes. » (lettre à Ch. Du Bos, automne 1920)
« C’est parce que tu diffères de moi que je t’aime ; je n’aime en toi que ce qui diffère de moi. » (Les Nourritures terrestres)
« Chaque être ne comprend vraiment en autrui que les sentiments qu’il est capable lui même de fournir. » (Journal des Faux-Monnayeurs)
« Quand un philosophe vous répond, on ne comprend plus du tout ce qu’on lui avait demandé » (Paludes)
« Supprimer en soi l’idée de mérite ; il y a là un grand achoppement pour l’esprit. » (Les Nourritures terrestres)
« Ce qui échappe à la logique est le plus précieux de nous-même. » (Journal, juin 1927)
« Les bourgeois honnêtes ne comprennent pas qu’on puisse être honnête autrement qu’eux. » (Les Faux-Monnayeurs)
« Inquiéter, tel est mon rôle. » (Les Faux-Monnayeurs)
« Supprimer en soi le dialogue, c’est proprement arrêter le développement de la vie. Tout aboutit à l’harmonie. » (Journal, juin 1927)
« L’important n’est pas tant d’être franc que de permettre à l’autre de l’être. » (Les Faux-Monnayeurs)
« Les plus douteux égarements de la chair m’ont laissé l’âme plus tranquille que la moindre incorrection de mon esprit. » (Journal des Faux-Monnayeurs)
« Ce qu’on appelle un » esprit faux » […] — eh bien ! je m’en vais vous le dire : c’est celui qui éprouve le besoin de se persuader qu’il a raison de commettre tous les actes qu’il a envie de commettre ; celui qui met sa raison au service de ses instincts, de ses intérêts, ce qui est pire, ou de son tempérament. » (Journal des Faux Monnayeurs)
« A mesure qu’une âme s’enfonce dans la dévotion, elle perd le sens, le goût, le besoin, l’amour de la réalité. » (Les Faux-Monnayeurs)
« Ce sont nos larmes seulement qui font germer autour de nous les tristesses. » (La Tentative amoureuse)
« Du rassasiement des désirs peut naître, accompagnant la joie et comme s’abritant derrière elle, une sorte de désespoir. » (Les Faux-Monnayeurs)
« J’ai si grand’peur, et il me déplairait tant, de laisser la passion incliner ma pensée, que c’est souvent au moment qu’il me veut le plus de mal que je suis tenté de dire le plus de bien de quelqu’un. » (Journal des Faux-Monnayeurs)
La plupart de ces citations ont été trouvées sur le site réalisé par l’Atelier André Gide