Introduction
« C’est le vrai Prométhée. Il fit plus que des œuvres. Il fit surtout des hommes. Il souffla sur la France, souffla sur l’Allemagne. Celle-ci l’adopta plus que la France encore, par la voix solennelle de Goethe ». Jules Michelet, Histoire de France
« Romancier, conteur, dramaturge, mathématicien, physicien, anatomiste, critique d’art, philosophe, esthéticien, moraliste, chroniqueur, pamphlétaire, économiste et même botaniste, Diderot fut plus que cela. Erudit, lisant et compilant des bibliothèques entières , homme de terrain enquêtant dans les manufactures , il fut encore un homme engagé. Des cafés aux cours européennes , en passant par les salons littéraires, tous s’accordaient sur le charisme de cet esprit singulier qui pouvait discuter de tous les sujets avec le même bonheur ».
Diderot, Olivier Wotling, Balises, Nathan
Source bibliographique
Diderot, Olivier Wotling, Balises, Nathan
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française
Biographie
1713 | Naissance de Denis Diderot, le 5 octobre à Langres. Il est le deuxième de six enfants , dont deux meurent en bas-âge. Son père, maître coutelier est un artisan aisé. L’oncle de Denis Diderot est chanoine, et la religion occupe une place importante dans les années de jeunesse du jeune Diderot. Son père le destine à la vie ecclésiastique et lui fait suivre l’enseignement des Jésuites à Langres. Diderot est un élève brillant mais dissipé. |
1726 | Diderot destiné à être prêtre reçoit la tonsure. |
1728 | Diderot poursuit ses études à Paris ; il obtient son baccalauréat. |
1732 | Diderot est reçu en maîtrise és art de l’Université de Paris. |
1733 | Diderot se détourne de la vie ecclésiastique dont rêvait pour lui ses parents. Il mène une vie pauvre et difficile. Il exerce différents petits métiers pour survivre. Il est employé chez un procureur, puis devient précepteur . |
1742 | Il fait la connaissance de Jean-Jacques Rousseau et de Grimm. |
1743 | il rencontre Antoinette Champion, une lingère. Le père de Diderot s’oppose à leur projet de mariage . Diderot épouse secrètement Antoinette Champion. C’est la crise familiale. Diderot ne reverra plus sa mère et restera plus de dix ans avant de revoir son père. Le couple s’entend mal et les infidélités de Diderot sont nombreuses. De cette union, naissent quatre enfants. Seule Marie-Angélique, née en 1753, survivra. Très attaché à cette enfant, Diderot lui donne une éducation soignée, peu conforme à l’apprentissage superficiel qu’on dispense aux jeunes filles à cette époque. |
1745 | Diderot traduit L’Essai sur le Mérite et la Vertu du philosophe Anglais Shaftesbury en l’accompagnant de notes personnelles. |
1746 | Diderot publie ses Pensées philosophiques. Ce premier texte original de Diderot est condamné par le Parlement de Paris pour son matérialisme et son athéisme. Rencontre du mathématicien d’Alembert, avec qui Diderot écrira en partie l’Encyclopédie. |
1747 | Diderot et D’Alembert acceptent la direction de l’Encyclopédie |
1748 | Diderot publie le roman libertin Les Bijoux Indiscrets. Publication des mémoires sur Différents sujets de Mathématiques Il fréquente le salon de Mme Geoffrin. |
1749 | Diderot remontre Grimm et Holbach. Il publie la Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient ». Dans cette lettre, il affirme son athéisme et sa « foi » en le matérialisme. Il assure que le Monde n’est que matière, que les notions de Bien et de Mal sont naturelles et que la vertu est indépendante de l’idée de Dieu. Cette publication vaut à Diderot d’être emprisonné au fort de Vincennes. Sa fiche signalétique indique : « C’est un jeune homme qui fait le bel esprit et se fait trophée d’impiété, très dangereux ; parlant des saints Mystères avec mépris. » |
1751 | Publication du premier tome de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des Sciences , des arts et des métiers par une société de gens de lettres, ouvrage auquel Diderot travaille depuis 1746, avec plus de 200 collaborateurs, dont Rousseau, Voltaire, et d’Alembert. Cet ouvrage a pour but de recenser toutes les connaissances de l’époque. |
1752 | Publication des tomes II à VII de l’Encyclopédie. Les 2 premiers volumes sont interdits |
1755 | Diderot fait la connaissance de Sophie Volland avec qui il aura une aventure passionnée jusqu’à sa mort. Ils entretiennent une intense relation épistolaire qui sera publiée. |
1757 | Publication du fils naturel, drame, qui sera complété par un essai : Entretien sur le fils naturel.Diderot entend rénover le théâtre et dénoncer la tragédie classique, qui, selon lui ne répond plus aux attentes du public. Rupture définitive avec Jean-Jacques Rousseau dont la mésentente était grandissante depuis quelques années. Diderot se fâche également avec d’Alembert . |
1758 | Publication de la pièce de théâtre : Le père de famille, Publication du Discours de la poésie dramatique. |
1759 | L‘Encyclopédie est condamnée à la fois par le Parlement de Paris et par Rome . Le roi ordonne de détruire les sept volumes. Les manuscrits échapperont aux perquisitions, et seront cachés chez Malesherbes. Diderot refuse de s’exiler et poursuit clandestinement ses travaux. Un grand nombre de ses collaborateurs se désolidarise de lui. La mort de son père de Diderot l’affecte beaucoup. |
1760 | Diderot commence La Religieuse, roman sous forme de mémoires qu’une religieuse échappée du couvent adresse au Marquis de Croismare pour solliciter son aide. |
1761 | Diderot rencontre Jean-François Rameau, le neveu du musicien, et se lie d’amitié avec lui. Cette rencontre inspirera Le neveu de Rameau, qu’il commence l’année suivante. Publication de L’Eloge de Richardson, en hommage au romancier anglais. |
1762 | Diderot commence Le neveu de Rameau, qui ne serapublié qu’au XIXème siècle. Diderot imagine un dialogue entre lui, le neveu du musicien et moi, le philosophe ( peut-être Diderot lui-même) sur différents sujets, dont l’esthétique, la morale, la vertu, l’amitié, la patrie… Catherine II accède au trône de Russie |
1765 | Diderot vend sa bibliothèque à Catherine II, l’impératrice de Russie, afin de pouvoir offrir une dot à sa fille qui se mariera en 1772. La tsarine connaît le philosophe par La Correspondance littéraire et aussi par les récits des princes russes qui ont séjourné en France. |
1766 | Les volumes VIII à XVIII de L‘Encyclopédie sont imprimés clandestinement. Diderot devient membre de l’Académie des Arts de Saint-Pétersbourg |
1767 | A la demande de son ami Grimm, Diderot écrit pour la Correspondance littéraire, les comptes rendus des salons de l’Académie royale des beaux Arts. On y retrouve ses réflexions sur les oeuvres picturales et sculpturales exposées au cours des salons qui ont lieu à Paris tous les deux ans. |
1769 | Rédaction du Rêve de D’Alembert. Dans cet ouvrage, Diderot expose sa théorie sur la vie et la nature. Il y indique que la matière n’est pas figée, et qu’au contraire, elle évolue : Chaque espèce existante se transforme et donne naissance à une nouvelle espèce. Dans une lettre à Sophie Volland, il commente ainsi ce texte : « Cela est de la plus haute extravagance et tout à la fois de la philosophie la plus profonde. Il y a quelque adresse à avoir mis mes idées dans la bouche d’un homme qui rêve. Il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie afin de lui procurer ses entrées. » |
1771 | Diderot commence à écrire Jacques Le Fataliste. |
1773 | Il travaille à nouveau à l’écriture du neveu de Rameau et de Jacques Le Fataliste. Il écrit le Paradoxe du comédien, explique que selon lui, le talent de l’acteur consiste à reproduire mécaniquement et sans émotion les gestes du personnages qu’il joue. L’acteur ne doit pas ressentir les sentiments du personnage joué. Diderot se rend six mois en Russie suite à l’invitation de Catherine II. |
1774 | Publication du Supplément au voyage de Bougainville. |
1775 | Il remet à Catherine II le Plan d’Une Université pour la Russie |
1777 | Diderot travaille à l’édition complète de ses œuvres. Il rédige en une nuit la comédie : Est il bon ? est il méchant ? |
1778 | Publication de l’Essai sur la Vie de Sénèque et de Jacques Le Fataliste |
1779 | Diderot et réédite l’Essai sur la Vie de Sénèque, qu’il renomme Essai sur les règnes de Claude et de Néron. |
1781 | Diderot reprend l’écriture de La Religieuse. |
1784 | Sophie Volland meurt le 22 février. Diderot meurt à Paris le 31 juillet 1784. Il a soixante et onze ans. |
Oeuvres
1745 | Diderot traduit L’Essai sur le Mérite et la Vertu du philosophe Anglais Shaftesbury en l’accompagnant de notes personnelles |
1746 | Pensées philosophiques. |
1748 | Les Bijoux Indiscrets. Mémoires sur Différents sujets de Mathématiques |
1749 | La Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient |
1751 | Publication du Premier tome de l’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné des Sciences , des arts et des métiers par une société de gens de lettres, ouvrage auquel Diderot travaille depuis 1746, avec plus de 200 collaborateurs, dont Rousseau, Voltaire, et d’Alembert. |
1752 | Publication des tomes II à VII de l’Encyclopédie. |
1757 | Publication du fils naturel, drame, qui sera complété par un essai Entretien sur le fils naturel. |
1758 | Le père de famille Discours de la poésie dramatique. |
1760 | Diderot commence La Religieuse |
1761 | L’Eloge de Richardson |
1762 | Diderot commence Le neveu de Rameau |
1766 | Les volumes VIII à XVIII de L‘Encyclopédie sont imprimés clandestinement. |
1769 | Rêve de D’Alembert. |
1771 | Diderot commence à écrire Jacques Le Fataliste. |
1773 | Le Paradoxe du comédien |
1774 | Le Supplément au voyage de Bougainville. |
1775 | Il remet à Catherine II le Plan d’Une Université pour la Russie |
1777 | Est il bon ? est il méchant ? |
1778 | Essai sur la Vie de Sénèque Jacques Le Fataliste |
1779 | Diderot et réédite l’Essai sur la Vie de Sénèque, qu’il renomme Essai sur les règnes de Claude et de Néron. |
1781 | Diderot reprend l’écriture de La Religieuse. |
1784 | Diderot meurt à Paris le 31 juillet 1784 |