Le Génie du Christianisme de Chateaubriand

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C’est selon Chateaubriand lui-même un double deuil (la mort de sa mère et de sa sœur en 1798) qui l’incite à écrire le Génie du Christianisme ou Beautés de la Religion chrétienne.

Lorsqu’en 1799, Chateaubriand commence la rédaction du Génie du Christianisme, il réside en Angleterre. Alors que deux ans auparavant (1797), il avait publié Essai sur les révolutions , un texte qui réduisait le christianisme à un simple fait historique et social, avec le Génie du Christianisme, il opère une étonnante conversion (  » J’ai pleuré et j’ai cru… »); un livre également marqué du sceau du remords  » Un livre écrit en expiation de l’Essai ».

Le Génie du Christianisme parait en France en 1802, juste après la réconciliation entre l’Eglise et l’Etat, et à un moment ou la France sort du chaos révolutionnaire et aspire à un renouveau religieux. Ce livre remporte un immense succès, l’auteur ayant su capter les aspirations et la sensibilité de cette période.

Le Génie du Christianisme célèbre le christianisme, mais contient également une réflexion politique et morale. Chateaubriand souhaite apporter la démonstration que la religion chrétienne, est  » la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres « , et est aussi un facteur de progrès.

Cet essai comprend quatre parties :

1ère partie : Dogmes et doctrines

Chateaubriand y expose la beauté des dogmes, des sacrements, des vertus théologales, des textes sacrés, et des mystères de la religion chrétienne . Il y dresse un tableau de l’univers chrétien et essaie de prouver l’existence de Dieu au travers de l’harmonie du monde et des merveilles de la nature.

2ème partie : Poétique du Christianisme

Il donne ici une explication des effets et de l’influence de la foi chrétienne sur l’inspiration poétique. Il compare la littérature ayant subi l’influence du christianisme à celle de la littérature antique et en conclut qu’aucune religion n’a aussi profondément pénétré les mystères de l’âme humaine, ni aussi fortement senti les beautés de l’univers.

3ème partie : Beaux-arts et littérature

Chateaubriand évoque l’influence du christianisme sur le développement de l’architecture (églises gothiques, cathédrales) , la peinture ( les thèmes chrétiens qu’elle a représentés, tel le sacrifice d’Abraham) . Il montre également comment elle a influé sur les travaux des savants, des philosophes, des historiens. Il cite comme exemple le génie de Pascal, l’éloquence de Bossuet, La Bruyère et Fénelon. Il termine cette partie par une réflexion sur le rapport entre nature, religion et passion.

4ème partie : Culte

Cette dernière partie est un aperçu historique des traditions , des cultes et des cérémonies de la religion chrétienne . Chateaubriand y évoque la sonnerie de cloches, la décoration des édifices religieux, la solennité des offices.

Né sur les ruines de l’empire romain, le Christianisme a été un puissant élément de la civilisation ; un moment, il a été mis en danger en raison de la brutalité des hommes. Pour Chateaubriand il « sortira triomphant de l’épreuve qui vient de le purifier ».

Source bibliographique
Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970
Le Robert des Grands Ecrivains de langue française
Chateaubriand, Collection Les écrivains, de Dominique Barbéris et Dominique Rincé ( Editions Nathan)