Le potentiel de bonheur de David Foenkinos

15 octobre 2005

Par  Shadi  Biglarzadeh
Consultante en stratégie-organisation
Shb_alalettre@yahoo.fr

À la vue du titre et de la pochette du précédent livre de David Foenkinos « le potentiel érotique de ma femme » (Folio) j’ai tout de suite compris une chose, nous avons -l’illustration de sa pochette et moi- au moins deux points communs non négligeables : je possède exactement la même chaise blanche et encore plus exactement les mêmes souliers noirs que la jeune femme dont on ne voit que les mollets sur la photo !

Sans hésitation je me suis donc précipitée (tout d’abord je l’avoue pour les raisons superficielles précédemment citées) sur ce livre. Contrairement à ce que pas mal de personnes pourraient penser ce n’est pas un livre de « charme » mais une histoire « charmante » et non-autobiographique. Et je n’ai vraiment pas regretté. Mon premier contact avec l’auteur fut donc agréable et plus que surprenant.

J’ai trouvé les personnages de ce  roman attachants, quelquefois naïfs mais surtout proches de nous. Qui n’a jamais collectionné au moins une fois quelque chose dans sa vie ? tout  comme le héros Hector -contaminé par une collectionnite aiguë- qui ne sait plus où aller chercher autre chose que les piques apéritif, les badges de campagne électorale, les bruits à cinq heures du matin,  les pieds de lapin, les cloches en savon, les dictons croates, etc…

Insatisfait par cette obsession destructrice, Hector songe à se suicider. Il râte son geste en plein Châtelet les Halles. Sa vie n’a jamais rien été, mais elle va progressivement prendre forme, comme une pâte à tarte qui peu à peu  enveloppe un moule et sur lequel on ajoute des fraises.

Les fraises d’Hector seraient la rencontre avec sa femme Brigitte puis l’admiration qu’il aura pour elle jusqu’à la collectionner, elle aussi.

Mais D. Foenkinos ne s’arrêtera pas là. « Le couple » doit probablement l’obséder. Et pour cause.  Son dernier roman « En cas de bonheur » aux Editions Flammarion, nous rappelle avec un bandeau rouge qu’il s’agit déjà de l’auteur du potentiel érotique de ma femme. Maintenant, vous connaissez son histoire. Foenkinos est donc un récidiviste !

Couverture du livre

Mais cette fois-ci les personnages sont plus « expérimentés », pour preuve Jean-Jacques le héros est marié à Claire, mais leur couple a perdu sa saveur. C’est alors qu’il prend pour maîtresse une jeune stagiaire. Claire s’en aperçoit. Elle recrute Igor, un détective privé, pour enquêter sur lui.

Évidemment, Jean-Jacques va réaliser qu’il aime toujours Claire (eh oui ça se passe très souvent comme ça) et va souffrir.

Une écriture sans lourdeurs, ni excès incommodants. Les  notes de bas de page sont toujours là, l’ironie moralisatrice itoo. Certains passages rappelleront au lecteur des histoires plus ou moins vécues. Toutefois, même si la vie de couple n’est pas chose facile, c’est un challenge tout de même souvent relevé et quelquefois dans la longue voire très longue durée.

Shadi Biglarzadeh