Harold Cobert a tous les talents. Il jongle avec élégance entre le dix-huitième siècle de Mirabeau (l’Entrevue de Saint-Cloud, son précédent ouvrage) et celui des sans abris contemporains ( le magnifique Un Hiver avec Baudelaire) et cite, dans son dernier opus , avec autant d’aisance Victor Hugo ( L’enfant mourut. La mort entra comme un voleur et le prit. ) que Dostoïevski ( Si Dieu n’existe pas, alors tout est permis ).
Dans ce nouveau roman au titre aussi enchanteur qu’énigmatique, Dieu surfe au Pays basque, Harold Cobert évoque avec pudeur, tendresse et sincérité un drame familial : la perte d’un enfant avant même qu’il n’ait eu la chance de naître.
Tout commence par un rêve prémonitoire « Samedi matin. Je me suis réveillé en sursaut. Un mauvais rêve. Ma femme me disait : Le bébé est mort. »
Puis l’auteur jongle entre les souvenirs heureux et les épreuves. Juin 2008 : le mois du drame, et trois époques qu’il entremêle avec maestria : 2000- 2001 , la douleur vécue par son épouse avant même qu’ils ne se connaissent, 2005 le coup de foudre au Pays Basque et plus récemment, la re-naissance.
Dans ce récit à la première personne du singulier, Harold Cobert mêle dérision, émotion, facétie et un cri de douleur et de révolte : « La poisse , la chance, le hasard, les signes, le destin, Jéhovah, Dieu , Allah, tralala, youpi, je m’en fous . Tout ça, c’est des conneries. Ils se sont tous barrés surfer au Pays basque et laissent le monde courir à sa perte »
Ce magnifique roman est juste, pudique, élégant, bouleversant. Ni pathos, ni grandiloquence, tout n’est que tendresse et dignité. Une magnifique déclaration d’amour, un récit triste et joyeux comme la vie !
Guy Jacquemelle
En librairie le 8 mars 2012
Dieu surfe au Pays basque d’Harold Cobert (Editions Héloïse d’Ormesson)
———————————
En savoir plus:
Le site des Editions Héloïse d’Ormesson