Valérie Tong Cuong a une écriture, une générosité et un univers que l’on aime retrouver roman après roman ( Big, Providence, L’Ardoise Magique, L’atelier des miracles, Un tesson d’éternité …).
Dans Voltiges (Gallimard), nous faisons la connaissance de la famille Bauer, une famille qui fait rêver. Eddie Bauer a tout pour lui. C’est un riche héritier à la tête d’un cabinet de conseil qui semble florissant. Il est amoureux de Nora, son épouse. Grâce au succès de son mari, elle a pu s’arrêter de travailler pour se consacrer à la création de bijoux et être disponible pour l’éducation de Leni, leur fille, une gymnaste de talent. Elle est championne de tumbling (gymnastique acrobatique) , fait l’admiration de son entraîneur Jonah Sow, et semble promise à une brillante carrière.
Deux trahisons vont percuter cette trajectoire idéale. Quand son père meurt, Eddie Bauer découvre un frère caché. Il apprend ensuite, que son associé l’a trahi, entrainant leur cabinet de conseil à la faillite.
Eddie pourrait tout avouer à Nora et Leni. Il n’en fera rien. Se réfugiant dans le mensonge, il préfère maintenir l’illusion et multiplie les mauvais choix.
À cela s’ajoute le dérèglement climatique. Des incendies ravagent les collines, des animaux sauvages rôdent, des bourrasques de plus en plus violentes inquiètent les habitants. Une menace plane sur les Bauer et leurs proches …
Avec Voltiges, Valérie Tong Cuong nous offre un roman haletant, sur la famille, les faux-semblants, l’orgueil, et les illusions … Elle explore avec délicatesse les fêlures, les rêves et les désillusions de ses personnages et nous invite à réfléchir sur nos propres choix en vue de reconquérir notre liberté.
Photo de Valérie Tong Cuong – Francesca Mantovani – Gallimard
Faut-il que la violence du monde s’abatte sur nous pour comprendre que cette vie que nous avons choisie ne nous ressemble pas ?
Superbe et envoûtant.
Guy Jacquemelle