Emile Verhaeren est né le 21 mai 1855 à Sint-Amands, un petit village sur l’Escaut, à la limite de la province d’Anvers. Son père, Henri Verhaeren, avait gagné sa vie à Bruxelles dans le commerce du drap. Sa mère, Adelaïde De Bock, tenait un magasin de textile à Sint-Amands. Comme il est de coutume dans les milieux aisés de l’époque, on parle français à la maison.
Le jeune Emile Verhaeren suit les cours primaires à Sint-Amands. C’est la seule période pendant laquelle il apprend le néerlandais d’une façon active. Il suit les cours de l’école secondaire en français, d’abord à l’Institut Saint-Louis à Bruxelles, puis au Collège Sainte-Barbe à Gand où il fait la connaissance de Georges Rodenbach. Ils deviendront amis pour la vie et développeront tous les deux une carrière littéraire.
Après les études secondaires, Verhaeren entame des études de droit à l’Université catholique de Louvain. Il y écrit ses premiers poèmes et il devient un collaborateur d’une revue, La Semaine des Etudiants. Après ses études de droit, Verhaeren s’engage comme stagiaire chez le fameux avocat et juriste bruxellois, Edmond Picard. Bientôt, il abandonne le milieu juridique pour se lancer dans le monde littéraire et journalistique.
Emile Verhaeren est surtout connu comme poète, mais il écrit également des récits, toute une série de critiques d’art et même quelques pièces de théâtre. En 1883, il débute avec Les Flamandes, un recueil inspiré par les scènes exubérantes et parfois voluptueuses de la peinture flamande des 16e et 17e siècles. Après ce début d’inspiration plutôt naturaliste, il continue avec Les Moines (1886), un recueil caractérisé par un certain mysticisme religieux
Émile Verhaeren entame alors une période plus sombre, ternie par l’anxiété. Les poèmes de cette époque sont rassemblés dans la « trilogie noire » : Les Soirs (1887), Les Débâcles (1888) et Flambeaux noirs (1891). Suicidaire, Émile retrouve heureusement le goût de vivre grâce à l’aquarelliste liégeoise Marthe Massin. Après l’avoir épousée en 1891, le poète s’intéresse aux questions sociales de son temps, recréant l’atmosphère des milieux ruraux et urbains qu’il traverse dans Les Campagnes hallucinées (1893), Les Villes tentaculaires (1895) et Les Villages illusoires (1895). En 1896, il surprend le lectorat avec son premier recueil de poèmes d’amour, Les Heures claires, suivi des Heures d’après-midi (1905) et des Heures du soir (1911), retraçant sa vie de couple. Installé à Paris depuis la fin de 1898, Émile connaît sa période de gloire au début du nouveau siècle, donnant des conférences à travers l’Europe et voyant ses recueils traduits dans plusieurs langues, notamment en allemand par son ami Stefan Zweig. Le début de la Première Guerre mondiale n’entachera pas sa notoriété. S’il se réfugie un temps en Angleterre et dédie ses poèmes à la guerre, il continue de faire des tournées littéraires à l’étranger.
C’est ce qui amène Émile Verhaeren le 27 novembre 1916 à Rouen, où il meurt accidentellement sous les roues d’un train.
Source bibliographique : emileverhaeren.be & fnac.com