La Rage de l’expression de Francis Ponge

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Présentation de La Rage de l’expression

Parue en 1952, « La Rage de l’expression » succède au Parti pris des choses, écrit et publié en 1942 : cet ouvrage, salué par Sartre dès 1944, avait installé le poète dans un champ littéraire où la complexité de son travail et de ses influences ne lui préparait aucune place toute faite. Mais les textes qui composent « La Rage de l’expression »  sont plus anciens que leur date de publication ne l’indique : composé de sept pièces écrites entre 1938 et 1944 (la sixième avait même été déjà publiée à part en 1947), le recueil est ainsi élaboré alors que Francis Ponge est mobilisé, puis s’engage dans la Résistance – on en voit la trace dans la dédicace du «Carnet du bois de pins» à un ami résistant disparu.

Mais la «rage» qui s’y fait entendre n’est pas seulement celle d’un monde en guerre dans lequel il faut résister aux dictatures, ces mises au garde-à-vous du discours : s’il faut «écrire contre» (p. 168), c’est aussi contre la menace dont est porteuse l’œuvre précédente, ce Parti pris des choses où chaque poème risque de tourner à la «marqueterie» (ibid.), à la petite pièce précieuse et virtuose fermée sur elle-même, à la caricature de «bibelot d’inanité sonore» mallarméen. À cela, l’écrivain objecte donc une Rage de l’expression, plutôt un mouvement destructeur – le mouvement même du refus – qu’une collection de poèmes, une œuvre en train de se faire plutôt qu’une œuvre accomplie, et qui déploie toute la gamme de ce que peut le langage, du lyrique au critique.

Source : Le dossier Eduscol (sur le site eduscol.education.fr,  le programme officiel)

Structure du recueil « La Rage de l’expression »

« La Rage de l’expression » est un recueil composé de 7 sections : « les berges de la Loire» « La guêpe », « Notes prises pour un oiseau » « l’œillet », « le mimosa », « le carnet du bois de Pins », « La Mounine ou Note après coup sous un ciel de Provence ».  Le titre du recueil symbolise le combat que mène Ponge avec le langage. Il souhaite trouver le mot juste, le mot parfait pour exprimer sa pensée, celui qui se rapproche le plus de ce qu’il veut dire.

À travers ces poèmes, son auteur explique sa démarche et ce vers quoi il tend. Ainsi, il souhaite « En revenir toujours à l’objet lui-même, à ce qu’il a de brut, de différent », comme il l’explique dans « Les Berges de la Loire ». Pour lui, les objets qu’il étudie sont donc à considérer comme un matériau brut, central, avant qu’il ne soit traité verbalement ou poétiquement.


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