Thomas More est le fils de John More qui était un homme de loi et d’Agnès More.
Il fut page du cardinal Morton, archevêque de Cantorbéry, de 1490 à 1492, il intègre grâce à ce dernier l’université d’Oxford à partir de 1492
Après son passage à Oxford (formé au grec classique), il entreprend des études de droit à Londres. Il enseignera le droit, deviendra avocat des marchands de la City (1510) et sera nommé juge de Londres.
L’avènement de Henri VIII (1509) va modifier le cours de sa carrière. Conseiller du roi, il participe à de nombreuses missions notamment aux Pays-Bas. C’est durant une telle mission qu’il rédige L’Utopie. Il occupera de hautes fonctions politiques jusqu’à sa démission en 1532.
Il est successivement : trésorier du Royaume (1521), « speaker » de la Chambre des communes (1523), chancelier du duché de Lancastre et enfin chancelier du Royaume en 1529[2.Il est le premier laïc à occuper ce poste.].
De 1527 à 1532, les relations avec Henri VIII se tendent. Le roi d’Angleterre demande au pape l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon pour épouser Anne Boleyn. Une fois Reine d’Angleterre, elle devrait lui assurer une descendance légitime. Le refus papal va conduire au schisme et fera du souverain le chef de l’Église anglicane.
Thomas More refusera la remise en cause du primat romain. Emprisonné en avril 1534, condamné à mort pour haute trahison le 1er juillet, il est décapité le 6 juillet 1535.
Un humaniste de la Renaissance, engagé dans la cité
« Je meurs, bon serviteur du roi, et de Dieu premièrement. » Pourquoi ces quelques mots, prononcés par Thomas More, devant le peuple de Londres qui assistait à sa décapitation, le 6 juillet 1535, résonnent-ils toujours, aujourd’hui, cinq cents ans plus tard ? Car cet humaniste de la Renaissance, engagé dans la cité, a été confronté à des problèmes analogues à ceux de notre temps, à une époque pleine de similitudes avec la nôtre. Chancelier du roi d’Angleterre Henry VIII, Thomas More refusa, au nom de sa conscience et de sa fidélité à l’Église, d’approuver les choix totalitaires de ce dernier. Il sera condamné à mort pour haute trahison. Par sa vie, achevée avec le martyre, et sa pensée, Thomas More, avec son humour inaltérable, peut aider l’homme du XXIe siècle à se remettre en question et à se reconstruire.
Jacques Mulliez, spécialiste de Thomas More
Source bibliographique : revuepolitique.be & lepelerin.com