Maylis de Kerangal publie « Jour de ressac »

Maylis de Kerangal a choisi Le Havre pour décor de son nouveau roman, « Jour de ressac ».
La narratrice est plongée dans son passé après la découverte d’un corps au Havre à qui elle serait liée.

Maylis de Kerangal en profite pour nous faire déambuler dans la ville de sa jeunesse et nous faire partager des souvenirs. Une très belle évocation du passé d’une femme et d’une ville : ces deux personnages se partagent la lumière et sont aussi captivants qu’envoûtants.   

Maylis de Kerangal est l’autrice de sept fictions aux Éditions Verticales, dont « Un monde à portée de main » (2018) et « Canoës » (2021), ainsi que de trois récits dans la collection Minimales.

Jour de ressac de Maylis de Kerangal

Présentation de l’éditeur

« Finalement, il vous dit quelque chose, notre homme ? Nous arrivions à hauteur de Gonfreville-l’Orcher, la raffinerie sortait de terre, indéchiffrable et nébuleuse, façon Gotham City, une autre ville derrière la ville, j’ai baissé ma vitre et inhalé longuement, le nez orienté vers les tours de distillation, vers ce Meccano démentiel. L’étrange puanteur s’engouffrait dans la voiture, mélange d’hydrocarbures, de sel et de poudre. Il m’a intimé de refermer, avant de m’interroger de nouveau, pourquoi avais-je finalement demandé à voir le corps ? C’est que vous y avez repensé, c’est que quelque chose a dû vous revenir.
Oui, j’y avais repensé. Qu’est-ce qu’il s’imaginait. Je n’avais pratiquement fait que penser à ça depuis ce matin, mais y penser avait fini par prendre la forme d’une ville, d’un premier amour, la forme d’un porte-conteneurs. »

Maylis de Kerangal : Photo Francesca Mantovani

Maylis de Kerangal : Photo Francesca Mantovani pour les Editions Gallimard

Maylis de Kerangal est née à Toulon, dans une famille bretonne de capitaines au long cours dans la marine marchande. Elle passe son enfance au Havre, avant des études à Paris (classes préparatoires littéraires, puis cursus d’histoire, de philosophie et d’ethnologie).

Elle est embauchée chez Gallimard Jeunesse pour préparer des guides de voyage sur la Bretagne. L’exploration bretonne dure cinq ans. Maylis de Kerangal crée ensuite les éditions Le Baron perché, spécialisées en littérature jeunesse.

C’est dans un coin paumé du Colorado, où elle a suivi son capitaine de mari, que l’éditrice ressort sa plume pour s’attaquer à l’art du roman, à l’âge de 30 ans. Ce passage à l’acte devient un livre, Je marche sous un ciel de traîne, en 2000. Suivront La Vie voyageuse, puis Ni fleurs ni couronnes (2006).

En 2008, Corniche Kennedy rencontre un plus large public et figure dans la sélection de plusieurs prix littéraires. En 2010, elle reçoit le prix Médicis pour Naissance d’un pont, grand roman épique. En 2014, « Réparer les vivants » . 0n suit le chemin émouvant et douloureux de la transplantation du cœur d’un jeune surfeur, dont la vie s’est prématurément arrêtée. Le roman reçoit une dizaine de prix, dont le Grand prix RTL-Lire et la première édition du Roman des étudiants France Culture-Télérama. IL est ensuite adapté au cinéma par Katell Quillévéré. La même année, Maylis de Kerangal est récompensée par le Grand Prix de littérature Henri-Gal pour l’ensemble de son œuvre. Cette dernière a depuis continué de s’étoffer, notamment avec la parution de « Canoës » en 2021, dans lequel elle revient à l’autobiographie tout en invoquant une nouvelle fois le thème des embarcations.

Source Bibliographique