L’Agrafe de Maryline Desbiolles

Emma Fulconis est une jeune fille joyeuse et galopante. Un jour, son ami Stéphane Goiran, avec qui parfois elle écoute un peu de musique, l’invite chez lui . C’est alors qu’un énorme chien se jette sur elle.

Le propriétaire du chien n’a pas retenu son molosse et a cette explication :  « Mon chien n’aime pas les Arabes » . Emma boitera toute sa vie.

Emma qui restera hantée par cette phrase, va panser sa blessure et celle de son passé, et revisiter l’histoire de sa famille, des harkis.

L'Agrafe de Maryline Desbiolles

Présentation de l’éditeur

Emma Fulconis : on ne voit qu’elle à L’Escarène, dans cet arrière-pays niçois où elle est née. Prompte, virevoltante, rebelle à tout, sauf au vent, elle a toujours galopé dans les collines. Enfant déjà, on la surnommait « l’athlète ». Se moquant bien des compétitions, Emma « ne court pas relativement, mais absolument ».

Mais un jour, sa vie bascule : son ami Stéphane Goiran, avec qui parfois elle écoute un peu de musique lors d’une halte, l’invite chez lui. Là, à peine la porte franchie, un chien énorme se jette sur elle, et lui lacère la jambe, ou plus exactement le péroné, également appelé « l’agrafe ». S’ensuivent des mois d’hôpital et de rééducation, à l’issue desquels il est clair qu’Emma ne détalera plus jamais à toute allure.

Mais l’accident ne l’arrête pas dans son élan. Hantée par la phrase du père Goiran expliquant pourquoi il n’a pas retenu son molosse – « Mon chien n’aime pas les Arabes –, elle tente de comprendre ce qu’elle sait déjà, mais dont on ne parle pas. Tenace, elle va surtout trouver en elle la ressource d’un nouveau mouvement, un tremblement d’abord, une oscillation, presque une danse immobile.

Il fallait le talent de Maryline Desbiolles, convoquant la parole des villageois comme un chœur antique, pour nous mener, au rythme même de la course empêchée d’Emma, sur le chemin d’une aveuglante réalité : celle d’un pays où les blessures de la guerre d’Algérie sont tapies dans les mémoires. Pour autant, même boiteuse, exhibant crânement sa cicatrice, jamais Emma Fulconis ne cessera d’aller de l’avant, exerçant sur nous, de son invraisemblable grâce, un charme puissant.

Maryline Desbiolles

Née en 1959 à Ugine, Maryline Desbiolles vit à Nice. Elle est l’autrice d’une œuvre importante, publiée jusque-là dans la collection Fiction & Cie au Seuil. Elle a été révélée au public avec La Seiche (1998), bientôt suivi d’Anchise (prix Femina, 1999). En 2022, son roman Charbons ardents a remporté le prix Franz-Hessel.
Elle a rejoint le catalogue de Sabine Wespieser éditeur en mars 2023, avec le très remarqué Il n’y aura pas de sang versé.

Maryline Desbiolles -Sabine Wespieser Editeur


Son prochain roman, L’Agrafe, paraîtra chez le même éditeur à la rentrée 2024.
Dans l’intervalle, Sabine Wespieser, dans un souci de politique d’auteur, et à l’occasion de l’exposition « Entre les lignes », qui se tiendra au MO.CO (Montpellier Contemporain) du 1er mars au 19 mai 2024, publie Paysage au hangar, une conversation au long cours de Maryline Desbiolles avec le sculpteur Bernard Pagès.
L’autrice, sollicitée par le MO.CO en même temps que quatre autres écrivains (Jakuta Alikavazovic, Christine Angot, Jean-Baptiste Del Amo et Daniel Rondeau) a en effet choisi de montrer Pagès et a intitulé sa partie d’exposition « Paysage au hangar ». C’est dans le «  paysage au hangar », au lieu dit La Fontaine de Jarrier, dans l’arrière-pays niçois, que les sculptures de Pagès se font et où elle-même écrit ses livres.

L’Agrafe de Maryline Desbiolles, Sabine Wespieser Editeur : publication le 29 Août 2024

Source bibliographique :