Milan Kundera (1929-2023)

« Notre vie quotidienne est bombardée de hasards, plus exactement de rencontres fortuites entre les gens et les événements, ce qu’on appelle des coïncidences. Il y a coïncidence quand deux événements inattendus se produisent en même temps , quand ils se rencontrent : Tomas apparaît dans la brasserie au moment où la radio joue du Beethoven… » Milan Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être, Gallimard

Milan Kundera est né à Brno en Moravie en 1929. Il est le fils d’une famille de musiciens ( son père est un pianiste célèbre). A l’âge de 20 ans, il est exclu du parti communiste pendant un an, puis il est réintégré.

Il publie en 1957 ses premiers recueils de poèmes et a donc pu écrire et publier des textes au temps du stalinisme. En 1958, il termine des études de cinéma à l’Ecole supérieure du cinéma de Prague.  Il a été parmi les réformateurs tchèques qui, en 1968, ont cru pouvoir réformer le communisme de l’intérieur.  Sa vie publique, marquée par un engagement communiste réel mais sincère,  a été stoppée net avec la fin du « Printemps de Prague ».  L’intervention des troupes du pacte de Varsovie en août 1968 met fin à la réforme démocratique et oblige les écrivains réformateurs  à choisir entre l’exil et la dissidence. Milan Kundera quitte Prague et se réfugie en France . Il publie cette année là La Plaisanterie (Gallimard) qui connaît un réel succès.

Comme l’indique Arnault Marechal, qui réalise actuellement un DEA d’études slaves à la Sorbonne , en littérature tchèque :

« Kundera a été un militant communiste induit en erreur ; une grande partie de son ouvre en français y revient et explique, avec sincérité et de manière touchante, combien il était facile, dans les années cinquante, de se tromper et de croire au stalinisme » .

Milan Kundera devient  professeur à l’université de Rennes, il y exercera  jusqu’en 1979.  Il est déchu de la nationalité tchécoslovaque en 1979 et naturalisé français en 1980. La même année il est nommé professeur à l’Ecole des Hautes Etudes de Paris.

 Comme l’écrit Jan Rubès dans le Dictionnaire des auteurs européens :

«  Kundera, dans son oeuvre fait part de deux expériences fondamentales de notre temps : celle de la vie dans un système totalitaire et dans la société libérale. Mais au delà des faits sociaux qui constituent le cadre de ses écrits, c’est l’individu qui intéresse Kundera romancier , et le destin de la culture européenne , notamment du roman et de la musique, quand il se fait essayiste. »

Milan Kundera vient de publier en avril 2003 chez Gallimard L’ignorance, un roman écrit  en français mais qu’il a d’abord publié en Espagne chez l’éditeur Tusquets, en avril 2000.  Puis ce roman a été publié au Mexique, en Argentine, en Italie, aux Etats-Unis, en Angleterre…

Michèle Gazier, dans Télérama , explique ainsi cette chronologie :

« Blessé par une critique nationale donneuse de leçons de grammaire ­ -qui s’est parfois acharnée sur son français dépouillé­, Kundera a choisi de publier d’abord son roman en traduction : en Espagne, puis partout dans le monde… Avant de le concéder enfin à ses lecteurs français, qu’il invite justement ici à réfléchir sur l’exil, l’adoption obligatoire d’une nouvelle vie, d’une nouvelle langue ».

Pierre Alalune

1968 La Plaisanterie (roman, Gallimard)
1973 La vie est ailleurs (roman, Gallimard)
1976 La valse aux adieux (roman, Gallimard)
1979 Le livre du rire et de l’oubli (roman, Gallimard)
1981 Jacques et son maître, hommage à Diderot en trois actes (théâtre,Gallimard)
1984 L’insoutenable légèreté de l’être (roman, Gallimard)
1986 L’art du roman (essai, Gallimard)
Risibles amours
(nouvelles, Gallimard)
1990 L’immortalité (roman, Gallimard)
1993 Les testaments trahis (essai, Gallimard)
1995 La lenteur (roman, Gallimard)
1998 L’identité (roman; Gallimard)
2003

2005

2009

2014

L’Ignorance (roman, Gallimard)

Le Rideau (essai, Gallimard)

Une rencontre (essai, Gallimard)

La Fête de l’insignifiance (roman, Gallimard)

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