Baudolino d’Umberto Eco , Editions Grasset, Traduction par Jean-Noël Schifano.
Présentation des editions Grasset
Baudolino, un jeune paysan fantasque et menteur, fait la conquête de Frédéric Barberousse et devient son fils adoptif. Baudolino fabule, invente, et, comme par miracle, tout ce qu’il imagine devient histoire.
Ainsi, il écrit la lettre mythique du Prêtre Jean, qui promettait à l’Occident un royaume fabuleux dans le lointain Orient gouverné par un roi chrétien, et qui fit rêver de nombreux voyageurs, dont Marco Polo.
Aventure picaresque, roman-histoire d’où émergent en germe les problèmes de l’Italie contemporaine, récit fantastique, théâtre d’inventions hilarantes, ce livre célèbre la force du mythe et de l’utopie.
Quatrième de couverture
Où se rassemblent les clés magiques du roman
Charmeur, coquin, roublard et fieffé menteur, Baudolino grandit dans la campagne du bas Piémont pendant que l’empereur Frédéric Barberousse y guerroie, quelque part entre Milan et Pavie.
Après une rencontre dont le récit restera un joyau de la fantaisie d’Umberto Eco, Baudolino conquiert la curiosité et l’affection de l’Empereur au point d’en devenir le fils adoptif.
Doué pour les langues comme un caméléon pour les couleurs, Baudolino progresse vite, à Paris d’abord où il a connu le double enseignement des Maîtres et de la bamboche la plus insouciante, puis en Italie et en Allemagne où il chevauche, aux côtés de Frédéric dont il est l’homme de confiance et le fin conseiller.
Mais toujours il rêve, affabule, et tout ce qu’il imagine finit par produire de l’Histoire. C’est ainsi qu’il échafaude la lettre mythique de ce Prêtre Jean que l’on disait régner dans un lointain et inaccessible Orient, au milieu d’enchantements et de monstres.
Poussé par Baudolino, l’Empereur participera à la troisième croisade, prétexte pour aller remettre au Prêtre Jean la plus précieuse des reliques de la chrétienté.
Dès lors, l’histoire de Baudolino se déroulera en une succession de récits plus ardents les uns que les autres. Pillage de Constantinople ou mort mysté rieuse de Frédéric, défilé d’épisodes terrifiants on rebondissements ludiques, illuminations amoureuses ou règlements de comptes sanglants : c’est une quête totale où l’éclat de rire le dispute sans cesse à l’émotion, le clin d’oeil philosophique ou historique à l’imagination et à l’humour.
Dans ce voyage au bout de l’Orient, au bout de la lumière, Umberto Eco retrouve et rassemble les clés magiques du roman : histoire d’amour avec la plus singulière des filles d’Eve jamais rêvée, aventures picaresques au milieu des massacres et des champs de bataille, fresque historique où se reflètent les tensions politiques et guerrières d’aujourd’hui, roman policier d’un crime peut-être parfait, vengeances, théâtre d’inventions linguistiques hilarantes.
Baudolino, vingt ans après, est un Nom de la rose laïc où l’on revient délicieusement aux sources pour parcourir à nouveau les fondements du savoir de l’humanité en une joyeuse et paillarde sarabande des corps et des esprits.
Jean-Noël Schifano
Revue de Presse
Le Magazine littéraire
« Umberto Eco, qui a fêté en janvier ses soixante-dix ans, revient à un passé lointain pour répondre indirectement aux inquiétudes du présent. Pour le plaisir du lecteur, il a organisé son récit autour des voyages qui conduisent Baudolino à la rencontre d’univers et civilisations différents, mêlant habilement matériaux et langages hétéroclites sans renoncer à son savoir encyclopédique, aux citations cachées et au goût pour la parodie. Eco revient aux thèmes qui lui sont chers depuis toujours, en abordant les imprévus de l’histoire, les défis de la tolérance, les rencontres entre différentes cultures, les relations entre art et pouvoir, ainsi que les superpositions entre le vrai et le faux. Le tout traité avec un entrain joyeux à la mode picaresque ».
L’Express
« … Et la vie de Baudolino est un incroyable roman picaresque. Car ce gamin des bois, devenu conseiller du prince, fut témoin d’aventures extraordinaires avant de devenir le dépositaire de terrifiants secrets. Toute sa vie, il poursuivit deux buts: retrouver l’assassin de son père (on apprendra en effet dès les premières pages que Frédéric Barberousse n’est pas mort noyé, comme le prétend la légende) et découvrir le fabuleux royaume du Prêtre Jean. Le Prêtre Jean! Sans doute le plus grand faux scoop de l’Histoire. Une mystification qui déclencha la troisième croisade, poussa Marco Polo à entreprendre son grand voyage à travers l’Asie et décida les Portugais à explorer l’Afrique »….
François Busnel , L’Express
le Monde
« Mais, comme toujours, l’auteur bâtit une intrigue savante et rebondissante, bourrée de clins d’œil historiques, de trouvailles (ainsi ce premier chapitre entièrement composé dans une langue rudimentaire, mâtinée de dialecte et de latin, remarquablement traduit par Jean-Noël Schifano) et même de private jokes… extrêmement privés. « Parfois destinés à cent personnes, parfois à dix et parfois à moi tout seul », sourit l’auteur ».
Raphaëlle Rérolle, le Monde