Alphonse Daudet

Introduction

daudet7.jpg (43447 bytes)

« Le charme de M. Alphonse Daudet, ce charme profond qui lui a valu une si haute place dans notre littérature contemporaine, vient de la saveur originale qu’il donne au moindre bout de phrase . Il ne peut conter un fait, présenter un personnage sans se mettre tout entier dans ce fait ou dans ce personnage, avec la vivacité de son ironie et la douceur de sa tendresse. » Emile Zola, Le Roman Expérimental, 1880

Alphonse Daudet est né à Nîmes le 13 mai 1840 et est mort à Paris en 1897. Il laisse le souvenir d’un être généreux , plein de sollicitude pour ses camarades malchanceux et attentif à son époque : il sera l’un des premiers à apprécier et à prendre la défense des impressionnistes.

Reconnu tardivement de son vivant par ses pairs, Alphonse Daudet aura toutefois le soutien de Zola, des frères Goncourt, et de Maupassant. Il sera également l’un des fondateurs de l’Académie Goncourt (sa mort prématurée, en 1897, l’empêchant d’en être membre, 1903).

Très aimé du grand public qui voit en lui le chantre généreux et tendre d’une Provence idéale en même temps qu’un Dickens à la française, Daudet fut à la fois romancier, conteur, dramaturge et poète. Il n’en souffre pas moins d’être prisonnier du succès des lettres de mon moulin et de Tartarin de Tarascon .

Il faut redécouvir les différentes facettes d’Alphonse Daudet : il a su faire preuve de sobriété et de pudeur ( Sapho), de talent mélodramatique (Jack) et d’émotion autobiographique (Le Petit Chose)

Et puisqu’il est difficile d’échapper à son destin , on peut relire les lettres de Mon Moulin, une oeuvre certes légère , mais certainement immortelle; et les enfants n’ont pas fini de pleurer la chèvre de Monsieur Seguin

Thibault Doulan

Les Lettres de Mon Moulin : présentation et lien vers le texte intégral

Biographie

1840 Naissance le 13 mai, à Nimes, d’Alphonse Daudet.
Il est issu d’une famille bourgeoise. Son père, catholique et royaliste, est tisserand et négociant en soieries.
Le jeune Alphonse Daudet est de santé fragile. Il passe 3 ans en Provence chez des paysans. Il y découvre et apprend le parler provençal.
1849 La fabrique du père d’Alphonse Daudet périclite et doit être fermée. C’est un drame pour toute la famille qui s’exile à Lyon, capitale de la soierie.
Alphonse Daudet bénéficie d’une bourse qui lui permettra de poursuivre ses études au lycée Ampère de Lyon jusqu’en 1856. Il est plutôt un bon élève , mais il traîne sa condition modeste comme un boulet . Il doit essuyer brimades et humiliations :  » Eh, vous le petit chose… », expression qu’il reprendra pour le titre du roman qu’il publiera en 1868.
1857 C’est la faillite définitive de son père. Ses parents se séparent. Alphonse doit interrompre ses études avant le bac. Il occupe alors un poste de surveillant au collège d’Alès. Cette expérience, plutôt décevante, ne dure que quelques mois. A la fin de l’année, Il va rejoindre son frère Ernest à Paris. Ce dernier le guidera pour ses premiers pas dans la capitale.
1858 Alphonse Daudet est alors totalement désargenté. Il vit dans de modestes chambres de bonne, au sein de groupes très animés qui discutent avec fougue sur la politique, la littérature, le pouvoir, les femmes … Alphonse Daudet est un brillant orateur et a la plume vive. Il publie cette année-là un recueil de poèmes, Les Amoureuses. Le succès est immédiat. Paris s’enthousiasme pour ce recueil aux images naïves et généreuses. Ces poèmes séduisent l’impératrice Eugénie ; ce qui lui permettra de devenir secrétaire du duc de Morny (demi-frère de Napoléon III) : fonction qui le met à l’abri des soucis matériels. Il utilisera cette expérience pour écrire le Nabab (1877).
1860 Alphonse Daudet rencontre Fréderic Mistral, le poète occitan qui vient de fonder le Félibrige, un mouvement littéraire qui s’est fixé comme objectif d’enrayer le déclin de la langue provençale. Lui, qui n’était « que Nimois », se découvre une identité provençale . La Provence inspirera plusieurs de ses succès : Lettres de mon moulin, Tartarin de Tarascon
1862 Il publie La Dernière Idole, une première pièce de théâtre.
1864 Il publie Les Absents, une nouvelle pièce de théâtre. Ces pièces lui permettent de rejoindre le groupe des « auteur sifflés » ( Flaubert, Zola, Les Frères Goncourt…), souvenir qu’il évoque dans son recueil autobiographique , Trente ans de Paris ( 1888) .
Alphonse Daudet effectue plusieurs séjours en Provence. Il séjourne chez des cousins au château de Montauban , près de Fontvielle. Des liens d’étroites amitiés se créent immédiatement avec les habitants de la région. Plus tard, il se plaira à dire que ses récits sont issus des histoires du berger dont il écoutait les conversations à la veillée. C’est à cette époque qu’il découvre « Le » Moulin Tissot , celui des Lettres.
Alphonse Daudet qui est souvent malade et qui redoute la tuberculose effectue un voyage en Corse et un autre en Algérie. Ces voyages développent son imaginaire personnel.
1865 Mort du Duc de Morny. Alphonse Daudet rencontre Paul Arène (1843-1896). Pendant un an , ils vont écrire ensemble douze premières lettres qui paraissant sous le titre de Chroniques Provençales dans l’Evénement.
1867 Il épouse Julia Allard. Voyage de noces en Provence.
Ils auront trois enfants, Léon (1867), Lucien et Edmée.
1868 Les époux Daudet achètent une maison à Champrosay, près de Paris. Ils y réunissent des amis écrivains et artistes. Alphonse Daudet est l’un des premiers à apprécier et à prendre la défense des impressionnistes. Auguste Renoir peint un portrait de son épouse.
Le Petit Chose
1869 La suite des Lettres parait en deux temps dans le Figaro, sous leur titre définitif, Les lettres de mon moulin. Le succès n’est pas au rendez vous mais Daudet obtient une reconnaissance littéraire et mondaine. Apparaissent également contre lui, des accusations de plagiat.
1870 Première parution dans le Figaro de Bartarin de Tarascon qui deviendra Tartarin de Tarascon en 1872.
Pendant la guerre, Alphonse Daudet sert au fort de Montrouge. Il reçoit la Légion d’honneur.
1872 Tartarin de Tarascon
Représentation au Vaudeville de l’Arlésienne , opéra de Bizet, d’après l’une des Lettres de Daudet.
1873 Contes du lundi, publiés en trois séries dans Le Soir.
Alphonse Daudet rencontre les frères Goncourt.
1874 Fromont jeune et Risler aîné. Ce roman paraît en feuilleton dans le Bien Public.
1876 Jack, Ce roman où l’on pressent l’influence de Dickens ( David Copperfield et Oliver Twist) connaît un grand succès.
1877 Le Nabab
1879 Les Rois en exil
1881 Publication de Numa Roumestan, mœurs parisiennes
1883 L’Evangéliste, roman parisien
1884 Sapho
Alphonse Daudet est atteint d’une maladie qu’il sait incurable. Bientôt il ne se déplace plus qu’avec une canne et l’horrible douleur le poursuit jour et nuit. Il quitte à plusieurs reprises son domicile parisien pour faire des cures à Lamalou-les bains.
Il fait partie du groupe d’écrivains dont les réunions aboutiront une vingtaine d’années plus tard ( 1903) à la création de l’Académie Goncourt.
1887 Daudet qui était assez proche d’Emile Zola (il se voulait un romancier naturaliste) voit du fait de leurs idées esthétiques et politiques divergentes ses relations de distendre avec l’auteur des Rougon-Macquart . En Août, il écrit un violent pamphlet contre La Terre. Zola minimisera cet incident
1888 L’Immortel
A travers ma vie et mes livres
Souvenirs d’un homme de lettres
1897 Le 16 Décembre Alphonse Daudet s’éteint à Paris loin de sa Provence. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise
En pleine affaire Dreyfus, et malgré les opinions qui les opposaient, Emile Zola prononce un discours ému aux obsèques de son ami à qui il consacre plusieurs articles élogieux.

Oeuvres

1858 Les Amoureuses
1862 La Dernière Idole
1864 Les Absents
1868 Le Petit Chose
1869 Les lettres de mon moulin
1872 Tartarin de Tarascon
1873 Contes du lundi
1874 Fromont jeune et Risler aîné
1876 Jack
1877 Le Nabab
1879 Les Rois en exil
1881 Numa Roumestan, mœurs parisiennes
1883 L’Evangéliste, roman parisien
1884 Sapho
1888 L’Immortel
A travers ma vie et mes livres
Souvenirs d’un homme de lettres

Liens