Joseph Conrad est né à Berdytchiv dans l’Empire russe (Podolia, aujourd’hui en Ukraine), au sein d’une famille de la noblesse polonaise (Szlachta). Son père Apollo Korzeniowski, engagé dans la résistance polonaise, est arrêté en octobre 1861, et envoyé en exil d’abord dans des conditions difficiles au nord de la Russie, puis dans le nord-est de l’Ukraine à partir de 1863. Sa famille le suit.
La mère de Conrad meurt de la tuberculose 1864 et son père meurt en 1868. Conrad se retrouve orphelin à l’âge de onze ans. Il est confié à son oncle maternel, Tadeusz Bobrowski, qui demeure à Cracovie, et à qui il reste très attaché, entretenant avec lui une correspondance suivie jusqu’à la mort de ce dernier en 1894.
À la fois pour raisons de santé, et parce qu’il est attiré par la carrière maritime, Conrad part en 1874 pour Marseille, où il s’embarque comme mousse sur un voilier. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la marine marchande britannique, où il va demeurer plus de seize ans.
Il obtient son brevet de capitaine au long cours, prend la nationalité britannique, sous le nom de Joseph Conrad et commence à écrire.
Conrad parle avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais ; mais il décide d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie.
En 1891, après une hospitalisation à Londres et une convalescence à Champel en Suisse, il embarque, le 19 novembre, comme second sur le clipper Torrens pour l’Australie. Après un deuxième voyage à Adélaïde et une visite à son oncle Tadeusz Bobrowski en Pologne, il est rayé des rôles du Torrens et en novembre 1893 embarque sur le vapeur Adowa comme second, pour le Canada avec escale à Rouen.
En janvier 1894, l’Adowa retourne à Londres où débarque Conrad. C’est la fin de sa carrière maritime.
Se consacrant désormais à son travail littéraire, Conrad achève La Folie Almayer qui paraît en avril 1895, écrit Un paria des îles publié en avril 1896. Désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami « il ne me reste que la littérature comme moyen d’existence » et déclare clairement écrire pour l’argent… La même année, il épouse Jessie George et séjourne en Bretagne de mars à septembre — la vie est moins chère à Lannion et l’Île-Grande qu’à Londres — et y écrit certains de ses textes.
De retour en Angleterre, il s’installe à Stanford-le-Hope, Essex, puis, en mars 1897, à Ivy Walls, Essex (publication du Nègre du Narcisse). Son fils Boris naît en 1898 (publication du recueil de nouvelles Inquiétude), et en octobre, installation de la famille Conrad à Pent Farm, Kent, maison louée par l’écrivain Ford Madox Ford.
En août 1906, après la naissance du deuxième fils, John, les Conrad séjournent à Montpellier, puis à Genève. Il publie le Miroir de la mer.
En juin 1910, Conrad, qui vient de souffrir d’une grave dépression nerveuse, quitte sa résidence d’Aldington, dans le Kent, où il s’est installé l’année précédente, pour Capel House, ferme isolée près d’Ashford, dans le même comté, pour près de dix ans cette fois. En octobre 1911, il publie Sous les yeux de l’Occident.
En 1919, obligé de quitter Capel House, les Conrad s’installent provisoirement à Spring Grove (publication de La Flèche d’or), puis vont habiter à Oswalds où est achevé la rédaction de La Rescousse. Pour faciliter la rédaction de l’Attente, Jessie et Joseph Conrad effectuent en janvier 1921 un voyage en Corse puis Conrad, seul, une tournée aux États-Unis en 1923 (publication du roman Le Frère-de-la-Côte).
En 1924, après une crise cardiaque en juillet, Joseph Conrad meurt le 3 août à Oswalds. Il est enterré le 7 août à Cantorbéry.
En 1925, les Derniers Contes et son roman inachevé L’Attente paraissent.
Ses principaux ouvrages :
– 1895 : La Folie Almayer (Almayer’s Folly)
– 1897 : Le Nègre du Narcisse (The Nigger of the Narcissus)
– 1899 : Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness)
– 1900 : Lord Jim (Lord Jim)
– 1901 : Les Héritiers (The Inheritors), avec Ford Madox Ford
– 1903 : Typhon (Typhoon)
– 1904 : Nostromo
– 1907 : L’Agent secret (The Secret Agent)
– 1911 : Sous les yeux de l’Occident (Under Western Eyes)
– 1913 : Fortune (Chance)
– 1915 : Victoire (Victory)
– 1917 : La Ligne d’ombre (The Shadow Line)
– 1919 : La Flèche d’or (The Arrow of Gold)
– 1920 : La Rescousse (The Rescue)
– 1924 : La Nature d’un crime (The Nature of a Crime)
– 1925 : L’Attente (Suspense)
Source bibliographique : bibliotheques.cc-sevreloire