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Le contexte de la parution des Vrilles de la vigne et de Sido
La première version des « Vrilles de la vigne » parait en 1908, dans les dernières années de la belle époque, qui précèdent la Première Guerre mondiale. Dans les milieux mondains que fréquente parfois Colette, c’est une période d’insouciance, de créativité et de liberté.
Sido parait en 1930. Le premier chapitre a été publié un an plus tôt, en 1929, sous le titre Sido ou les Points cardinaux. C’est la période des années folles, qui suit la Première Guerre mondiale. L’époque semble de nouveau à l’insouciance, même si les prémices de la Seconde Guerre mondiale sont déjà ptrésents.
Résumé de Sido
Sido est un récit autobiographique centré sur l’enfance et plus précisément sur les douze premières années de Colette, dans le paradis de la maison et du jardin de de Saint-Sauveur en Puisaye. L’écriture lyrique de Colette célèbre la beauté de la nature et la diversité du monde au travers d’une kyrielle de souvenirs.
Colette a écrit Sido pour rendre hommage à sa mère, Sidonie Landoy qu’elle admirait particulièrement. Elle lui a notamment appris à regarder la beauté du monde : la nature, les fleurs, le lever du jour… Colette l’appelle d’ailleurs « la reine du jardin ».
Sido est composé de trois textes :
- Un chapitre, non titré, consacré à la mère de Colette
- « Le capitaine », consacré à son père,
- « Les sauvages », consacré à ses deux frères.
La première partie raconte les souvenirs d’enfance de Colette dans son village natal et d’enfance de Saint-Sauveur en Puisaye. Elle y décrit également son jardin, son voisinage, et surtout sa mère.
La mère de Colette Sidonie Landoy est morte en 1912. Profondément marquée par son décès et voulant garder une image vivante de sa maman, Colette n’assistera pas à l’enterrement. En 1926 Colette relit les lettres de sa correspondance avec sa mère et décide de lui rendre hommage
La deuxième partie, intitulée « Le Capitaine », présente le père de Colette, militaire qui a perdu une jambe à la guerre. C’est un citadin exilé à la campagne. Il est décrit comme amoureux de sa femme, chantant souvent pour cacher sa tristesse et les souvenirs des champs de bataille. On y découvre des pages sur l’amour qui unit le père et la mère de la narratrice, notamment lorsque le père dépose un baiser sur sa main à la dérobée. Colette raconte qu’après sa mort, elle trouva dans sa bibliothèque des livres aux pages blanches, qui indiquent sa vocation manquée d’écrivain. Elle indique aussi qu’elle a consulté une médium et que celle-ci lui révèle que son père veille sur elle et qu’il est heureux qu’elle fasse ce qu’il n’a pas réussi à faire, à savoir devenir écrivain.
La troisième et dernière partie, « Les sauvages », est dédiée à la fratrie de Colette : le mariage malheureux de sa grande demi-sœur, Juliette. Le souvenir de son demi-frère Achille, 17 ans, qui entreprend des études de médecine et de son frère Léo, 13 ans, qui rêve de liberté. Elle se souvient aussi des jeux entre les deux frères
Résumé des « Vrilles de la vigne »
« Les Vrilles de la vigne » est un recueil de textes très variés. L’ensemble est marqué par l’alternance du lyrique et du satirique. En effet Colette n’hésite pas à passer de la célébration exaltée de l’amour à une ironie féroce vis à vis des bourgeois et des mondains.
Les Vrilles de la vigne contient 20 textes d’une grande diversité : après le conte initial, nous découvrons trois textes sensuels dédiés à « M. » (Mathilde de Morny ou Missy, sa relation amoureuse). Les deux textes suivants fournissent une transition en mêlant le thème de l’animalité à celui du désir (La Dame qui chante), pour introduire les trois dialogues d’animaux (Colette fait dialoguer les animaux Toby, le Chien et Kiki-la-Doucette, la chatte).
Colette évoque ensuite des personnages apparus dans d’autres œuvres (trois textes avec Valentine et un texte avec Claudine) . Puis on retrouve trois textes consacrés à des séjours à la mer, pour finir sur un ensemble de textes ayant pour thèmes le music-hall (chroniques) et les mondanités (anecdotes).
Il faut ajouter à cet ensemble les textes des éditions ultérieures qui reprennent les thèmes de l’amour, de l’animalité, et un texte consacré au maquillage, qui est aussi une réflexion sur la féminité.
Ces textes sont très divers mais sont presque tous autobiographiques.
Le lyrisme de Colette se déploie dans les textes des « Vrilles de la vigne » sous le signe de l’émancipation et de la libération. Ainsi, le premier texte qui donne son titre au recueil met en scène un rossignol prisonnier des vrilles d’une vigne et qui par son chant réussit à se libérer : « Quand la torpeur d’une nouvelle nuit de miel a pesé sur mes paupières, j’ai craint les vrilles de la vigne et j’ai jeté tout haut une plainte qui m’a révélé ma voix ! … »
A l’exception des « Vrilles de la vigne » et du « Miroir », chaque texte du recueil est dédié à quatorze personnalités proches de Colette : Willy, Meg Villars, Sacha Guitry, Léon Hamel, Renée Vivien… Ces dédicaces disparaitront au fur et à mesure des rééditions, au gré des amitiés ou des inimités de l’auteur. « Nuit blanche », « Jour gris » et « Dernier feu », qui suivent l’allégorie du rossignol, débutent par un envoi « Pour M… », dédicace transparente à Missy, Mathilde de Morny, qui partageait la vie de Colette depuis la fin de l’année 1905. La disparition de la dédicace dans les éditions ultérieures rendront difficilement identifiables l’être aimé auquel s’adressaient ces textes. Seul un accord féminin à la fin de « Nuit blanche » – parfois supprimé volontairement ou involontairement – permettait aux lecteurs les plus attentifs de deviner qu’il s’agissait d’une femme.
Il existe des liens entre « Sido » et « Les Vrilles de la vigne », qui manifestent tous les deux le désir de capturer et de faire renaître des instants voués sinon à l’oubli, du moins à l’indifférence.
Thibault Doulan
Source Bibliographique : Sido, Les Vrilles de la vigne, Colette ( Livre de Poche), Sido, Les Vrilles de la vigne, Colette – de Florian Pennanech – Collection Profil bac , aufutur.fr &amisdecolette.fr