Coeur d’amande de Yasmina Khadra

Yasmina Khadra retrace la vie de Nestor, un nain trentenaire rejeté par sa mère, mais un ange gardien, son adorable grand-mère, institutrice,  va veiller sur celui que les  siens ont rebaptisé Cœur-d’amande

« Nestor va affronter les épreuves et les méchancetés de la vie… en écrivant !

Les quartiers cosmopolites de Barbès et de Montmartre, l’esprit de bande, la solidarité et la galère…

Une ode à la littérature salvatrice. Un hymne au courage d’être soi ».

Coeur d'amande de  Yasmina Khadra

Présentation de l’éditeur

Au pied du Sacré-Cœur où il habite, la vie n’a pas gâté Nestor. Rejeté à sa naissance par sa mère qui n’a pas supporté qu’il soit anormalement petit, il vit chez sa grand-mère qui l’a recueilli et qu’il adore. Elle subvient à leurs besoins avec sa maigre retraite de professeur de français tandis que son petit-fils, animé d’une inlassable vitalité et d’un incurable optimisme, cherche et trouve mille occasions d’améliorer leur ordinaire dans ce quartier de Barbès où s’entremêlent tous les peuples, tous les destins, tous les désespoirs. Yasmina Khadra fait ici un portrait éblouissant de ce quartier singulier et de sa population.

Mais le jour où la vieille dame commence à perdre la tête et doit être placée dans une maison de retraite, sa fille décide de vendre l’appartement qui est le seul refuge de ce fils qu’elle ne veut toujours pas connaître. Pour Nestor, tout s’effondre. Il lui reste la violence de ses rêves et les mots que lui a appris sa grand-mère. Ces mots qu’il va jeter sur le papier pour crier cette rage de vivre qui l’habite. Dans le quartier, ses amis arabes le surnomment « Cœur-d’amande ». Ce sera le titre de son livre.

Et qui sait… Nul n’est à l’abri d’un succès.


« J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu’une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J’aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J’ai appris une chose dans la vie – pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l’on traîne l’autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien. »

Hymne au courage d’être soi, à l’amour et à la solidarité inoxydable des « gens du quartier », Cœur-d’amande est une formidable bouffée d’air dans un monde en apnée.

Coeur d’amande – Yasmina Khadra ( Éditions Mialet Barrault). En librairie le 21 août 2024

Extrait 

« Je m’appelle Nestor, j’ai trente et un ans et je suis un nain.

J’ai les yeux clairs, des mèches blondes sur les sourcils pour cacher une légère proéminence frontale, et pas de signes particuliers notables, hormis une petite cicatrice sur la joue droite, souvenir d’un lointain croche-pied dans la cour de récré.

Je vis chez ma grand-mère. À Montmartre, rue de Steinkerque. Dans le même immeuble qui m’avait vu débarquer un soir de grande dispute, empaqueté dans des langes souillés, à moitié mort de faim. Nous logeons au troisième étage d’un vieux bâti sans ascenseur. Notre appartement est petit, mais il a l’avantage de donner, côté rue d’Orsel, droit sur le Sacré-Cœur. Quand j’étais plus jeune et insomniaque, je montais souvent à la basilique, vers 4 heures du matin, et je restais là, assis sur une marche, à attendre que le jour se lève sur Paris qui étalait la prairie de ses lumières à perte de vue. C’était un moment à moi tout seul, un moment où il me semblait que rien ne pouvait m’atteindre.

Je vous mentirais si je vous disais que je n’en ai pas bavé. J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je donne une bonne ruade dans la vase, comme sur un tremplin, pour remonter plus vite qu’une torpille. C’est dans ma nature d’encaisser sans jeter l’éponge. »

Yasmina Khadra

Yasmina Khadra est l’auteur de la trilogie Les Hirondelles de KaboulL’Attentat et Les Sirènes de Bagdad, ou encore Ce que le jour doit à la nuit. Traduits dans une cinquantaine de pays, ces livres ont touché des millions de lecteurs dans le monde.

Yasmina Khadra

Source Bibliographique