La Princesse de Clèves, l’héroïne qui dit non

La Princesse de Clèves est le personnage principal du roman de Madame de La Fayette, publié en 1678. L’œuvre se déroule pendant les dernières années du règne de Henri II. L’intrigue et la galanterie servent de divertissements à une Cour où « personne n’est tranquille, ni indifférent ».

Elle incarne une figure de vertu, de réserve et de souffrance intérieure, dans un contexte de cour marquée par l’adultère et la dissimulation. Sa personnalité est complexe et caractérisée par des qualités de noblesse morale, de réflexion profonde et une grande sincérité, qui contrastent avec les intrigues de la cour et les jeux de l’amour et du pouvoir.

Marina Vlady, incarnant La Princesse de Clèves dans le film de Jean Delannoy (1961)

Marina Vlady, incarnant La Princesse de Clèves dans le film de Jean Delannoy (1961)

Mise en garde de bonne heure par sa mère contre « le peu de sincérité des hommes » et les dangers de l’amour, Mlle de Chartres , âgée de 16 ans garde la tête froide devant les hommages que suscite sa beauté. Elle que « le plus grand bonheur d’une femme est d’aimer son mari et d’en être aimée ».

Deux brillants projets de mariage, conçus par Madame de Chartres échouent. La jeune fille doit se contenter d’épouser un gentilhomme plein de sagesse et de mérite, Mr de Clèves, dont la passion respectueuse, et la constance ont touché sa vertu.

Lorsqu’elle tombe amoureuse du duc de Nemours, cet amour la bouleverse profondément, mais elle choisit de lutter contre ses sentiments pour rester fidèle à son mari. Sa réflexion sur ses émotions, ses doutes et ses tourments intérieurs montre une femme qui privilégie la raison sur la passion, l’honneur sur le désir.

Elle prend une décision difficile : au lieu de céder à la tentation et à l’adultère, elle préfère avouer son amour à son mari, dans un acte de franchise et de sincérité qui témoigne de son respect pour les valeurs du mariage et pour la vérité, même si cela la conduit à la souffrance.

Elle est incapable de mentir ou de dissimuler ses émotions de façon durable, ce qui la rend très honnête, mais aussi vulnérable dans un milieu où la dissimulation et le masque sont des comportements courants.

Mais sa sincérité se retourne contre elle : Mr de Clèves n’aura de cesse d’apprendre le nom de son rival. Persuadé à tort, que sa femme lui a été infidèle, il meurt désespéré.

La douleur prive la princesse de toute raison. Elle éprouve pour elle-même et M. de Nemours un véritable effroi. Elle refuse de voir M. de Nemours, repensant continuellement à la crainte de son défunt mari de la voir épouser M. de Nemours.

Le Vidame de Chartres réussit tout de même à organiser une entrevue secrète entre les deux amants. Elle le regarde avec douceur, mais lui conseille de rechercher ailleurs une destinée plus heureuse. Puis elle sort sans que Nemours puisse la retenir.

Elle se retire du monde, choisit de se retirer du mariage et de la cour, et se meurt lentement, rongée par ses tourments intérieurs.

Source bibliographique

  • La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (Editions Folio) 
  • Kléber Haedens  Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970 
  • Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions Larousse)

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