François René de Chateaubriand (1768-1848)

Introduction

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« C’était un épicurien qui avait l’imagination catholique. » Sainte-Beuve

« Grand artiste et non pas grand homme, immense talent mais plus immense orgueil, dévoré d’ambition, mais n’ayant trouvé à aimer et à admirer dans le monde que sa personne, infatigable au travail, capable de tout, sauf de dévouement réel, d’abnégation et de foi. Jaloux de tout succès, il a toujours été de l’opposition, pour renier tout service reçu ou toute gloire autre que la sienne. » Henri-Fréderic Amiel, Fragments d’un journal intime, 24 septembre 1857

François-René Chateaubriand est né à Saint-Malo en 1768, tout près de cet océan qui l’a tant influencé. Il est issu d’une vieille famille aristocratique désargentée, qui parviendra toutefois à retrouver sa dignité grâce à la réussite commerciale de son père.

Délaissé par ses parents et abandonné aux domestiques, Chateaubriand regarde déjà, face à la mer, songeur et fiévreux, les ouragans, la colère du ciel et les horizons perdus. Adolescent à la fois charmeur et rebelle, « il noue des relations faciles avec les sciences et les arts ». Hésitant entre l’Eglise et la marine, il renonce finalement aux deux.

La révolution de 1789 l’incite à voyager en Amérique, d’où il reviendra les yeux émerveillés d’une nature encore vierge (Les chutes du Niagara, le Mississippi …) et les carnets noircis de notes qu’il utilisera notamment dans Atala, Les Natchez, Voyage en Amérique.

De retour en France, il souhaite se mettre au service de la monarchie menacée. Blessé au siège de Thionville, il se réfugie à Jersey, puis en Angleterre. Bouleversé par la mort de sa mère et de sa sœur, Chateaubriand est touché par la grâce. Il écrit le Génie du Christianisme. Sa vie sera alors consacré à la littérature et à la politique.

En 1800, il revient en France, prêt à conquérir Paris : « j’abordais la France avec le siècle« . Chateaubriand parvient à s’immiscer dans l’entourage de Bonaparte qui a de l’estime pour lui. Il est nommé secrétaire d’ambassade à Rome. Mais suite à l’assassinat du duc d’Enghien, Chateaubriand prend ses distances avec celui qui est devenu Napoléon 1er. Il reprend une « vie privée » et se remet à l’écriture. Il entreprend alors son second grand voyage, le voyage d’Orient. De toutes les lumières et de tous les souvenirs qu’il ramène de Grèce, de Turquie, d’Egypte, d’Afrique du Nord et d’Espagne, il fera plus tard l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, les Martyrs, et Le Dernier Abencérage.

De retour à Paris, Il achète une maison, la Vallée aux loups, aux environs de Paris; résidence qui lui permet d’échapper au courroux de l’empereur. Il décide de commencer, ce qui sera la grande œuvre de sa vie, Les mémoires d’Outre Tombe. Il se consacrera pendant plus de trente ans à la rédaction de ce chef d’œuvre qui ne sera publié qu’après sa mort.

Jean d’Ormesson, dans sa passionnante Histoire de la littérature française dépeint ainsi l’auteur du Génie du Christianisme et des mémoires d’Outre Tombe : « Chateaubriand est à cheval sur deux siècles, et en vérité sur deux mondes : le dix-huitième et le dix-neuvième, le libertinage et la passion, l’âge des lumières et le romantisme. Il a vingt-cinq ans quand éclate la terreur . Stendhal a dix ans et Lamartine trois ans. Vigny n’est pas encore né . Hugo non plus, bien sûr. La révolution romantique sera entreprise par un conservateur d’Ancien régime, fidèle à la monarchie légitime et à la religion catholique, attaché à la tradition. Ce n’est pas le seul paradoxe d’un écrivain dominé par la contradiction. Il fera profession de mépriser les honneurs et il les recherchera, et les obtiendra toute sa vie. Il sera à la fois le défenseur véhément de la liberté de la presse et un ultra convaincu. Il sera un chrétien authentique, un catholique soumis, et l’adultère et les femmes tiendront dans son existence une place considérable. »

Lucile, sa sœur tant aimée, Charlotte Ives, Céleste Buisson de la Vigne, son épouse, Pauline de Beaumont, Delphine de Custine, Natalie de Noailles, Cordélia de Castellane, Juliette Récamier : les femmes qui ont compté dans la vie de Chateaubriand ne tiendraient pas toutes sur le carnet de Don Giovanni, tant elles sont nombreuses.

Et c’est une des grandes femmes du dix-neuvième siècle, Juliette Récamier qui recueillera son dernier souffle, à Paris, le 4 juillet 1848.  » Elle coupera une mèche sur son front et déposera sur son cœur qui aura cessé de battre, un bouquet de verveine ».

Comme il l’avait souhaité, Chateaubriand sera inhumé sur le rocher du Grand Bé à Saint-Malo, face à l’océan qui l’a vu naître. Son épitaphe est le suivant :

Un grand écrivain français
a voulu reposer ici
pour n’entendre que la mer et le vent.
Passant,
respecte sa dernière volonté. »

Biographie

1768 Naissance, le 4 septembre, à Saint-Malo, de François René de Chateaubriand. Les historiens de la météo ont confirmé qu’il y avait bien une tempête ce jour-là à Saint-Malo. Il appartient à une vieille famille aristocratique ruinée qui a retrouvé sa dignité d’antan grâce à la réussite commerciale de son père René-Auguste; réussite qui lui a permis notamment, en 1761, le rachat du château et de la propriété de Combourg.
François René est le cadet de dix enfants, dont quatre sont morts en bas-âge. Il a un frère, Jean-Baptiste ( né en 1759), et quatre sœurs, Marie-Anne ( 1760), Bénigne (1761), Julie ( 1763), et Lucile, sa sœur préférée ( 1764)
Dès son jeune âge, il est confié aux soins de sa grand-mère maternelle, Mme de Bédée qui habite Plancoët :  » en sortant du sein de ma mère, je subis mon premier exil  » (Mémoires d’Outre Tombe)
1771 A 3 ans, François René revient à Saint-Malo. Il est élevé par La Villeneuve, une domestique qu’il évoque dans les Mémoires
1777 En mai la famille, s’installe dans le Château de Combourg, acheté 16 ans plus tôt.
François-René, que ses parents destinent à une carrière ecclésiastique plutôt qu’à une carrière dans la marine, est inscrit au collège de Dol. Il est brillant en mathématiques, doué pour les langues et fait preuve d’une « mémoire extraordinaire« .
Il restera quatre ans dans ce collège (de la sixième à la troisième). Il passe ses vacances à Combourg
1780 Lors du mariage de deux de ses sœurs, François-René ressent devant la beauté de certaines invitées, ses premiers émois d’adolescents.
1781 François-René fait sa première communion le 12 avril (jeudi Saint). c’est une « cérémonie touchante et sublime« . Il hésite avant de se confesser et finit par avouer ses péchés de jeunesse. Le confesseur  » devina mes futures passions ».
François-René quitte le collège de Dol. Il entre en seconde au collège de Rennes. Sa ferveur religieuse s’étiole.
1782 Lors du mariage de sa troisième sœur, Julie, il connaît de nouvelles émotions face à la beauté d’une ravissante invitée.
1783 Il se rend à Brest pour passer l’examen de garde-marine. Finalement il ne pourra pas le passer en raison de limitations dans le recrutement.
De retour à Combourg, il s’apprête à choisir l’état ecclésiastique. Il indiquera dans Les Mémoires, que  » la vérité est que je ne cherchais qu’à gagner du temps, car j’ignorais ce que je voulais« .
Il achève ses études classiques au collège de Dinan.
1784 Il va connaître à Combourg « deux années de délire » qu’il décrira abondamment dans Les Mémoires. Ce sont les automnes mélancoliques et les soirées lugubres dans le château de Combourg. Seule, sa sœur Lucile, dont il est très proche, parvient à le tirer de son humeur morbide. Elle le révèle à la poésie.
C’est la période de la grande indécision :  » Je n’avais point voulu me faire marin, je ne voulais plus être prêtre. Restait la carrière militaire; je l’aimais. Mais comment supporter la perte de mon indépendance ? »
1786 Après toutes ces hésitations, il se décide et indique son souhait de partir aux Indes. Mais son père l’en dissuade fermement et lui impose de rejoindre le régiment de son frère, dans lequel ce dernier lui a obtenu une place.
Il quitte Combourg le 9 août pour Cambrai. Il s’arrête en chemin chez sa sœur Julie, à Paris. Son père meurt le 6 septembre.  » Ma famille se rassembla à Combourg; on régla les partages; cela fait, nous nous dispersâmes. »
La mort de son père marque une rupture dans sa jeunesse. François-René ne retournera que très rarement au château paternel.
1787 Poussé par son frère, François-René va faire ses premiers pas dans le Monde. Il est présenté à Versailles le 17 février et participe à une chasse avec Louis XVI.
Il se montre très réservé et ressent « un dégoût invisible » pour la cour et ses coutumes.
En mars a lieu à Combourg le partage de la succession. Selon la tradition, son frère, l’aîné, reçoit les deux tiers de l’héritage.
En septembre, il rejoint son régiment qui est stationné à Dieppe.
Il prend à la fin de l’année un congé pour retrouver ses sœurs à Fougères puis à Paris. Sa sœur Julie y tient salon. Il fait la connaissance de plusieurs écrivains, dont Chamfort, la Harpe et Parny. Il côtoie également quelques hommes politiques, marmi lesquels le ministre Malesherbes, dont son frère a épousé la petite-fille.
Mais il goûte également aux joies de la solitude dans le « désert de la foule« .
1788 François-René de Chateaubriand est réformé en mars.
1789 Chateaubriand s’essaie à la vie politique. En janvier, il participe aux Etats de Bretagne à Rennes où éclateront des violences : deux morts.
En juin, il est à Paris avec ses sœurs Julie et Lucile. Il assiste à la prise de la Bastille et voit passer sous ses fenêtres les têtes de plusieurs ministres et hommes politiques : « Ces têtes… changèrent mes dispositions politiques; j’eus horreur des festins de cannibales et l’idée de quitter la France pour quelques pays lointains germa dans mon esprit. »
1790 Il publie son premier texte intitulé, L’Amour de la Campagne dans l’Almanach des Muses. Ce texte est signé : Chevalier de C***.
Il songe à voyager aux Etats-Unis, encouragé en cela par Malesherbes. Son voyage aurait deux buts : l’un scientifique (trouver un passage au nord entre l’Atlantique et le Pacifique), l’autre poétique (écrire « l’Epopée de l’Homme dans la Nature« ).
1791 Après une visite à Combourg et deux mois de préparation à Saint-Malo, Chateaubriand s’embarque le 8 avril pour les Etats-Unis. Il arrive à Baltimore le 9 juillet. Il visite la côte est de Philadelphie jusque Boston, puis se rend à New-York.
Le 8 août, lors de la visite des la région des grands lacs, il se casse le bras.
Lors de ce voyage, les rêves du jeune Chateaubriand sont déçus. Il décide de rentrer en France. Il revient avec de nombreuses notes qu’il utilisera notamment dans Atala, Natchez, Voyage en Amérique
1792 Le bateau qui le ramène en France connaît une violente tempête. Il arrive au Havre le 2 janvier
Il retrouve sa mère et ses sœurs à Saint-Malo qui ont prévu de le marier avec Céleste Buisson de la Vigne, une amie de Lucile. La messe de mariage a lieu le 19 mars.
Le couple s’installe à Paris, en mai, avec Julie et Lucile. Chateaubriand prend conscience de la radicalisation de la révolution et décide le 15 juillet de quitter Paris. Il rejoint comme simple soldat l’armée des Princes et est blessé au siège de Thionville. Il restera quatre mois entre la vie et la mort. Il rejoint Bruxelles, puis il s’embarque pour l’Ile de Jersey, où il retrouve son oncle maternel.
1793 Il se réfugie en Angleterre et arrive à Londres le 21 mai. Il va rester sept ans en exil et va connaître l’existence du « paria infortuné. Il vit pauvrement « je mâchais de l’herbe et du papier » et réalise quelques traductions alimentaires. Il habite dans un grenier de Holborn.
Toujours souffrant, suite à sa blessure de Thionville, il commence à écrire sa première œuvre : l’essai historique sur les révolutions qui paraîtra en 1797
1794 Il va dans le comté de Suffolk, où il donne quelques leçons de français.
Il reçoit de douloureuses nouvelles de France : l’exécution de son frère ( le 22 avril) et l’emprisonnement de sa mère, de son épouse et de ses sœurs Julie et Lucile.
1796 Il s’éprend de Charlotte Ives, la fille d’un pasteur, mais leur idylle est contrariée.
Il revient à Londres en juin.
1797 Publication le 18 mars de l’essai historique sur les révolutions. Cet essai d’un exilé n’est pas le plaidoyer pour l’ancien régime que les royalistes attendaient. Il permet à Chateaubriand de vivre plus décemment.
1798 Le soutien de Fontanes « premier ami que j’aie compté dans ma vie » lui est d’un grand réconfort.
Mort de sa mère le 31 mai
1799 Mort de Julie, sa sœur, le 26 juillet
Les morts successives de sa mère et de sa sœur le rapprochent de la religion. Il se lance dans la rédaction du Génie du Christianisme avec  » l’ardeur d’un fils qui bâtit un mausolée à sa mère« .
Tandis que Bonaparte arrive au pouvoir, suite au coup d’état du 18 brumaire ( 9 novembre), Chateaubriand prépare son retour.
1800 Chateaubriand arrive à Calais le 6 mai, avec Lassagne, pour pseudonyme :  » j’abordais la France avec le siècle« .
Arrivé à Paris, il débute une carrière d’homme public. Grâce à son ami Fontanes, il parvient à approcher l’entourage de Bonaparte. C’est ainsi qu’il est présenté à Elisa Bacciochi, la sœur de Bonaparte, et à Lucien, son frère.
Il continue à travailler au Génie du Christianisme
1801 Il rencontre Pauline de Beaumont
Publication, le 1er avril, d’Atala :  » c’est de la publication d’Atala que date le bruit que j’ai fait dans ce monde. »
Il séjourne de mai à novembre à Savigny sur Orge en compagnie de Pauline de Beaumont, c’est là qu’il achève le Génie du Christianisme.
1802 Publication, le 14 avril, vendredi Saint, de Génie du Christianisme. L’ouvrage comprend également Atala et René.
1803 Début de la carrière diplomatique et politique. Il est nommé, en mai, premier secrétaire d’ambassade à Rome, auprès du cardinal Fesch, l’oncle de Bonaparte.
Pauline de Beaumont, très malade qui est venue le rejoindre en octobre, meurt de la phtisie le 4 Novembre.
1804 Il séjourne à Naples en janvier, puis rentre à Paris en février. Il est révolté, le 21 mars, par l’exécution, sur ordre de Bonaparte, du duc d’Enghien. Bonaparte craignait en effet que ce dernier organise une offensive royaliste.
En avril, Chateaubriand emménage avec son épouse, Céleste, à Paris.
Il reprend une « vie privée » et se remet à l’écriture. Il commence la rédaction des Martyrs.
Mort, le 10 Novembre, de sa sœur Lucile, probablement un suicide.
1805 En juillet Chateaubriand fait la connaissance de Natalie de Noailles.
En Août il retrouve son épouse, Céleste, en cure à Vichy. Le couple voyage en Auvergne.
Le 21 Août, il rend visite à Mme de Staël, exilée à Coppet.
1806 Voyage de 11 mois en Orient. Céleste son épouse ne l’accompagne que jusque Venise.
Il est fait chevalier de l’ordre du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, le 4 Octobre.
Il profite de ce long voyage religieux pour chercher des « images » qui lui serviront pour son livre Les Martyrs, qu’il a commencé à rédiger en 1804.
1807 Natalie de Noailles le rejoint à Cordoue le 10 Avril
Chateaubriand rentre à Paris le 5 juin
Le 7 juillet il publie un violent réquisitoire contre Napoléon, alors à l’apogée de sa gloire. Suite à la publication de ce pamphlet, Chateaubriand est prié de s’éloigner de Paris. Il achète une résidence, la Vallée aux loups, à Chatenay-Malabry. Il s’y installe avec Natalie de Noailles en octobre.
1809 Il commence à travailler à son projet biographique : Mémoires de ma vie commencés en 1809 ( les futures Mémoires d’Outre Tombe)
Publication, le 27 mars, des Martyrs ou le triomphe de la religion Chrétienne : le récit du périple de Chateaubriand de l’Italie à l’Espagne, en passant par la Grèce, la Turquie, le Levant, et l’Afrique du Nord.
Le 31 mars, son cousin Armand deChateaubriand, accusé d’espionnage au profit de l’armée des princes est fusillé, et ceci malgré son intervention.
1810 Il travaille à l’Itinéraire de Paris à Jérusalem
1811 « L’année 1811 fut une des plus remarquables de ma carrière littéraire. Je publiai l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, je remplaçai M. de Chénier à l’Institut, et je commençai d’écrire les Mémoires, que j’achève aujourd’hui. »
Chateaubriand fut en effet élu à l’Académie le 20 février, mais il n’y fut pas reçu, son discours, un éloge de la liberté en politique, ayant indisposé Napoléon.
Il publie le 26 février l’Itinéraire, ouvrage qui parcourt le cimetière des civilisations, et qui achève provisoirement la carrière littéraire de Chateaubriand.
Le début de la rédaction des Mémoires est daté du 4 octobre.
1814 Il publie en avril De Buonaparte, des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes, qui lui ouvre la carrière d’homme d’Etat.
Chateaubriand est à Compiègne, lorsqu’abdique Napoléon et qu’arrive Louis XVIII.
1815 Il doit subir l’hostilité  » des rigides partisans de l’ancienne monarchie » qui le jugent trop libéral et parviennent à le mettre à l’écart. Il obtient toutefois une ambassade en Suède. Puis il sera nommé Ministre de l’intérieur par intérim et à la chambre des Pairs, « une assemblée de vieillard« .
1816 Il essaie de publier De La Monarchie selon la charte, un virulent pamphlet contre le ministre Decazes (septembre 1816), mais son livre est saisi chez l’imprimeur. Il est rayé de la liste des Ministres d’Etat et contraint de vendre sa bibliothèque
1817 Il retrouve Juliette Récamier qu’il a rencontrée en 1801
1818 Il est contraint de vendre La Vallée aux loups
1821 Il est ambassadeur à Berlin (1821), à Londres (1822), ministre des Affaires Etrangères (1822-1824), poste qui marque le sommet de sa carrière politique.
1823 Liaison avec Cordélia de Castellane, ce qui provoque le départ de Mme Récamier pour l’Italie
1826 Publication de : Les Natchez et Le Dernier Abencérage
1828 Il est de nouveau diplomate à Rome (1828-1829). Il a une liaison avec Hortense Allart, femme de lettres.
1830 Il est à Dieppe avec Mme de Récamier lorsqu’éclate la révolution de Juillet. Chateaubriand, idole de la jeunesse royaliste, proclame une dernière fois avec panache son intransigeance légitimiste et refuse de prêter serment à Louis-Philippe. L’aristocrate Chateaubriand est pourtant obligé d’admettre l’inéluctable avènement démocratique : « … Mais Juillet, s’il n’amène pas la destruction finale de la France avec l’anéantissement de toutes les libertés, Juillet portera son fruit naturel : ce fruit est la démocratie. Ce fruit est peut-être amer et sanglant; mais la monarchie est une greffe étrangère qui ne prendra pas sur une tige républicaine. »
Il termine ainsi sa carrière politique et reprend résolument sa carrière d’écrivain, Il continue ainsi la rédaction de ses Mémoires d’Outre Tombe, déjà bien avancées et qui vont lui permettre « d’éterniser sa vie en destin. »
1831 Publication d’Etudes Historiques
1832 Il révise la partie rédigée de ses Mémoires
1836 Publication d’un Essai sur la Littérature anglaise
1838 Publication du Congrès de Vérone
1841 Il achève ses Mémoires :  » en traçant ces derniers mots, ce 16 novembre 1841... »
1844 Publication de La Vie de Rancé
1847 Mort de son épouse, Céleste
1848 Alors qu’il agonise, on lui apprend la chute de Louis-Philippe, l’usurpateur. Il s’écrie : « c’est bien fait« .
Il meurt le 4 juillet, à quatre-vingt ans. Ses obsèques solennelles ont lieu à Saint-Malo : il est inhumé sur le rocher du Grand Bé à Saint-Malo, face à l’océan qui l’a vu naître.
Son épitaphe est le suivant :
Un grand écrivain français
a voulu reposer ici
pour n’entendre que la mer et le vent.
Passant,
respecte sa dernière volonté. »

Prépublication en feuilleton, dans la Presse, des mémoires d’Outre-tombe ( Octobre)

1849 Mort de Mme Récamier.
Publication en volumes des Mémoires d’Outre-tombe de janvier 1849 à octobre 1850

Source :

Yvan Leclerc, Le Magazine Littéraire : juin 1998

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