Introduction
« Le dernier des romantiques, le premier des modernes »
Quasiment ignoré par ses contemporains, condamné, usé par la vie, l’alcool et la drogue, Charles Baudelaire a eu une fin de vie sinistre, mourant à quarante-six ans paralysé et en ayant quasiment perdu l’usage de la parole. Il n’a publié de son vivant qu’un seul recueil, les Fleurs du mal . Il est aujourd’hui considéré comme l’un des
plus grands poètes français.
Il fut aussi à l’écoute de son temps, étant l’un des seuls à admirer, ce que tant d’autres n’apercevaient même pas. Jean d’Ormesson dit de lui » Baudelaire n’est pas seulement le poète de la volupté, du vertige et de la mort. Il est aussi un critique d’une merveilleuse intelligence. A une époque où le génie de Wagner est encore méconnu,
il le découvre et le salue… C’est lui encore qui admire et défend tant de peintres à qui l’avenir appartient, de Delacroix et Courbet à Manet et Cézanne ».
Virginie Delisle
Biographie
1821 | Naissance de Charles-Pierre Baudelaire à Paris le 9 avril. Il est le fils de Joseph-François Baudelaire, né en 1759, et de Caroline Archenbaut-Dufaÿs, née en 1793. |
1827 | Mort du père de Charles Baudelaire. |
1828 | Sa mère se remarie avec le général Aupick. Les relations entre le jeune Charles et le général seront toujours médiocres. Le remariage hâtif de sa mère l’affectera beaucoup. il se sent abandonné par celle qu’il croyait « uniquement à lui ». |
1832 | Charles est pensionnaire au collège royal de Lyon |
1836 | Après un séjour de quatre ans à Lyon, il revient à Paris et sera élève Collège Louis-le-Grand de Paris. Il lit Chateaubriand et Sainte-Beuve. |
1839 | Il obtient son baccalauréat en août |
1840 | Alors que sa mère et son beau-père souhaiteraient qu’il devienne Ambassadeur, lui mène une vie de dandy au Quartier latin et n’a qu’un rêve de rebelle : devenir poète |
1841 | Pour tenter de dompter ce beau-fils indigne, son beau-père de général l’embarque en juin, sur le « »Paquebot des Mers du Sud » : Direction les Indes. Son voyage s’arrêtera finalement à l’île Maurice . Au bout de sept mois, Charles Baudelaire met fin à cet exil. Il gardera de ce voyage le souvenir de » la belle Dorothée ». Plusieurs poèmes comme L’Albatros ou Parfum exotique ont certainement été inspirés par ce voyage. |
1842 | Bénéficiant de l’héritage paternel, Charles Baudelaire dépense sans compter : l’alcool, l’amour, et l’art. il fait la connaissance de la » vénus noire » Jeanne Duval qui lui inspirera de nombreux poèmes, dont La Chevelure et Le Serpent qui danse. |
1845-46 | Charles Baudelaire vit du journalisme d’art : Publication de nombreux articles de critique. |
1847 | Il rencontre Marie Daubrun, une actrice dont les yeux lui inspirent en particulier Le Poison et Ciel brouillé. Il publie ses premières traductions d’Edgar Poe. Une grande complicité l’unit à cet auteur américain maudit. Ils ont une conception identique de l’art ainsi qu’une fascination commune du mal, ce que Poe appelle le démon de la perversité. Il va traduire et préfacer presque toute l’œuvre de son ami américain |
1848 | Charles Baudelaire participe aux journées révolutionnaires de février et va même jusqu’à monter sur les barricades. Il participe à la création d’un journal révolutionnaire : le Salut Public |
1849 | Il s’éloigne progressivement de la politique. Pour lui le vrai combat est dans la poésie. |
1851 | Il dénonce le coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte . Publication : Du vin et du haschisch |
1852 | Début de sa liaison passionnée avec Apollonie Sabatier. Il lui adresse de nombreux poèmes, dont Harmonie du Soir et L’Aube spirituelle |
1854 | Il publie Les Contes extraordinaires d’Edgar Poe. |
1855 | Publication de son compte-rendu de l’Exposition Universelle et de dix-huit poèmes des futures Fleurs du mal |
1856 | Publication de sa traduction des Histoires et des Nouvelles histoires extraordinaires d’Edgar Poe. |
1857 | Mort de son beau-père, le Général Aupick. En juin, publication des Fleurs du mal chez Poulet-Malassis. En août, un procès en moralité est instruit contre lui. Le procureur Pinard demande la condamnation du recueil de poèmes. Malgré l’appui de Sainte-Beuve et de Barbey d’Aurevilly, Charles Baudelaire et son éditeur sont condamnés. Six poèmes devront également être retirés. |
1858 | Charles Baudelaire se réconcilie avec sa mère. |
1860 | Publication des Paradis artificiels. |
1861 | Publication de la seconde édition des Fleurs du mal. En avril, il fait également paraître un long article sur Richard Wagner . |
1864 | Baudelaire fuit en Belgique s’installe à Bruxelles où il donne une tournée de conférences. Très vite ce pays, qui d’abord lui a plus, lui devient insupportable. Il est atteint par la syphilis, et a de plus en plus recours à la drogue. |
1866 | Il fait une chute dans l’église Saint-Loup de Namur et perd connaissance. Il est hospitalisé à Bruxelles, victime à la fois d’hémiplégie et d’aphasie. |
1867 | Il revient à Paris et le 31 août, il meurt, à quarante-six ans dans la clinique du docteur Duval. Il est inhumé le 2 septembre au cimetière Montparnasse. |
1868 | Publication, à titre posthume, du Spleen de Paris, ainsi que des Curiosités esthétiques. |
Oeuvres
1857 | Les Fleurs du Mal (première édition) |
1869 | Le Spleen de Paris (posthume) |
Liens
- Avec Victor Hugo, Baudelaire est peut-être l’écrivain qui aura le plus « visité » Paris. On lui connait une quarantaine de domiciles parisiens. Retrouvez sur Terres d’écrivains les lieux où a il a vécu
- Baudelaire, sa vie, son oeuvre, un espace de rélexion autour de son oeuvre et l’étude de quelques poèmes sur ce très beau site de Litteratura