Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, déjà scénaristes des deux volets des « Trois mousquetaires » réalisent « Le comte de Monte-Cristo » (sortie le 28 juin), une autre adaptation d’un monument d’Alexandre Dumas.
L’univers romanesque de Dumas est une source inépuisable d’inspiration pour les cinéastes rigoureux et inventifs. Deux caractéristiques qui correspondent au talent d’Alexandre De La Patellière et Matthieu Delaporte, qui démontrent aujourd’hui qu’ils maîtrisent également l’art de la réalisation.
La première partie du film retrace les quatorze années de détention d’Edmond Dantès au château d’If (conséquence d’une dénonciation le faisant passer pour un conspirateur bonapartiste) .
Une fois Dantès évadé de son épouvantable geôle et engagé dans son implacable processus de vengeance, le film rend compte des métamorphoses du héros, de ses inquiétantes obsessions et de ses manipulations retorses pour parvenir à ses fins.
Le film est remarquablement interprété par Pierre Niney dans le rôle de Dantès. C’est Anaïs Demustier qui prête ses traits à Mercédès Herrera et les « méchants » sont incarnés par Laurent Lafitte, Bastien Bouillon et Patrick Mille…
Cette nouvelle version de « Monte-Cristo » fait preuve d’une grande efficacité qui tient en haleine le spectateur pendant près de trois heures.
Chronique sur le film Le Comte de Monte Cristo d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Du roman palpitant et incandescent d’Alexandre Dumas, Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte signent une adaptation moderne superbe, quintessence du désir, de la trahison et de la vengeance.
Nous sommes en 1815, au commencement du règne de Louis XVIII. Les partisans de Napoléon sont alors considérés comme les dangereux ennemis du Monarque. Le récit suit l’itinéraire d’Edmond Dantès, marin qui, lors d’un voyage à bord du navire Pharaon, s’est montré héroïque en venant au secours d’une naufragée, ce qui lui vaut d’être nommé capitaine. Il s’apprête à se marier avec sa belle fiancée catalane, Mercédès. Mais ce bonheur suscite beaucoup de jalousie.
Durant la cérémonie, il est arrêté, victime d’un complot ourdi par des proches qui le font passer pour un dangereux bonapartiste. Il perd tout, se retrouve expédié dans les cachots du château d’If où il passera quatorze ans.
C’est là qu’il fera la connaissance, de son voisin de cachot, l’abbé Faria (Pierfrancesco Favino), l’homme qui va changer sa vie. Ensemble, ils tentent de creuser un tunnel pour s’évader, et le vieil érudit s’occupe aussi de l’éducation intellectuelle et spirituelle de son cadet. L’abbé meurt après avoir réussi à lui léguer une fortune immense. Edmond parvient à s’évader avec une unique obsession : se venger de ses ennemis. Devenu richissime, il se fait passer pour le comte de Monte-Cristo et, sous un déguisement qui le rend méconnaissable, s’infiltre dans la vie de ceux qui ont causé sa ruine.
Dans cette super production de trois heures, que l’on ne voit pas passer, la tension ne redescend jamais. Pierre Niney, bien que très jeune pour incarner Edmond Dantès , au corps et à l’âme brisés par quatorze années de réclusion dans une prison inhumaine, est exceptionnel en acteur caméléon. Il a une dureté dans le regard qu’on ne lui connaissait pas.
Autour de lui, le casting est époustouflant : Les méchants, d’abord : le sang-froid de Laurent Lafitte (le procureur Villefort), la douceur réversible de Bastien Bouillon (le général de Morcerf) et le cynisme de Patrick Mille (en banquier Danglars). …
Mais c’est aussi grâce aux actrices que ce film rayonne : Anaïs Dumoustier (Mercédès), dont la séquence des retrouvailles avec Edmond Dantès est poignante. Et Anamaria Vartolomei , déjà impressionnante dans « Maria » de Jessica Palud, qui incarne ici Haydée, crève l’écran à chacune de ses apparitions.
Avec « le Comte de Monte Cristo », embarquez vous pour un voyage de trois heures au cœur de notre histoire et des noirceurs de l’âme humaine.