Fille d’Œdipe et de Jocaste, la jeune Antigone est en révolte contre la loi humaine qui interdit d’enterrer le corps de son frère Polynice. En effet le roi Créon, son oncle, qui règne sur Thèbes, interdit sous peine de mort, d’ensevelir Polynice qui a mené une armée contre Thèbes.
Antigone veut enfreindre son ordre. Elle obéit à une loi non écrite, celle de la justice divine, sur laquelle aucun décret humain ne prévaut. Vierge héroïque , elle oppose un fier dédain aux raisonnements de sa sœur Ismène , qui n’ose l’aider à ensevelir leur frère et tente de la persuader que leur intérêt est d’obéir au plus fort.
Antigone passant outre les ordres de Créon, rendra ses derniers devoirs à son frère mort . Créon essaie de la sauver, lui prouve de plusieurs arguments la sottise de son œuvre . Antigone ne cède pas. Elle accomplit ce qu’elle doit accomplir. C’est aux morts qu’elle doit plaire et non aux vivants. Antigone reste ferme devant les menaces brutales de Créon. Elle refuse d’entendre ses raison politiques et patriotiques.
Condamnée à mort, elle repousse avec une amère ironie Ismène qui dans un élan d’affection s’offre à mourir avec elle.
Antigone de Jean Anouilh
Antigone donnant sa sépulture à Polynice, Jean-Louis Bézard, 1825 © RMN-Grand-Palais
Entrainée vers la grotte où elle va être enterrée, elle pleure pourtant au moment de quitter la lumière, sur le mariage qu’elle n’a pas connue. Apprenant qu’elle sera enterrée vivante , réduite au désespoir et ne sachant plus pourquoi elle meurt, elle dicte au garde une lettre destinée à Hémon , son fiancé, pour lui exprimer des regrets et ses doutes. Mais elle se ressaisit soudain et révise sa lettre, décidant « qu’il vaut mieux que jamais personne ne sache ».
Le messager fait irruption pour annoncer la mort d’Antigone et celle d’Hémon, ainsi que les vains efforts de Créon pour sauver son fils.
Antigone donnant la sépulture à Polynice, Sébastien-Louis-Guillaume Norblin, 1825.
Quelques vers d’Antigone
« Je vous parle de trop loin maintenant, d’un royaume où vous ne pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre.»
« Ah ! vos têtes, vos pauvres têtes de candidats au bonheur ! C’est vous qui êtes laids, même les plus beaux. »
« Je suis née pour partager l’amour et non la haine ».
Source bibliographique
Dictionnaire des Personnages de Laffont-Bompiani (Editions Robert Laffont)
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)
Kléber Haedens Une Histoire de la Littérature française, Grasset 1970