L’Annonce faite à Mariede Paul Claudel est une œuvre en quatre actes et un prologue créée au théâtre en 1912 .
C’est l’histoire d’un amour contrarié au XVe siècle. Violaine, promise à Jacques, met son mariage en péril en embrassant par compassion le lépreux Pierre, bâtisseur de cathédrales qui a autrefois voulu la violer. Mara, sa sœur jalouse, finit par épouser Jacques lorsque Violaine contracte la lèpre.
Prologue : Dans un « Moyen Age de convention », Violaine, fille aînée du riche paysan champenois Anne Vercors, salue au petit matin le départ de leur hôte, l’architecte et bâtisseur d’églises Pierre de Craon, qui a naguère voulu la violer. Il est à présent atteint de la lèpre, maladie qui suscite la pitié de Violaine : elle lui donne un baiser fraternel, que surprend sa sœur Mara.
Acte I : Dans la matinée du même jour, Anne Vercors annonce à sa femme qu’il a décidé de marier Violaine au paysan Jacques Hury. Il annonce également qu’il part pour Jérusalem, afin de prier pour la fin des divisions de la France et de l’Eglise. Il procède sur-le-champ aux fiançailles des jeunes gens, puis fait de solennels adieux.
Acte II : Mara aime Jacques et jalouse sa sœur. Elle contraint alors la Mère à parler en sa faveur à Violaine et sème le soupçon dans l’esprit de Jacques. Ce dernier, au cours d’une grande scène d’amour avec Violaine, apprend d’elle-même qu’elle est devenue lépreuse, et y voit une confirmation des accusations de Mara. Il accable sa fiancé de reproches, la traitant notamment de parjure, et la conduit sur sa demande à la léproserie du Géyn.
Acte III : Sept ans plus tard, pendant la nuit de Noël, des paysans attendent le passage de Jeanne d’Arc en route pour le sacre du roi à Reims. Soudain arrive Mara, apportant à sa sœur, désormais aveugle et défigurée, la petite fille qu’elle a eue de Jacques et qui est morte brutalement. La douleur sauvage de Mara et son suprême défi envers Dieu arrachent à Violaine un miracle : la petite Aubaine revient à la vie, mais ses yeux sont devenus bleus comme ceux de Violaine.
Acte IV : Ce miracle, loin d’avoir réconcilié les deux sœurs, a redoublé la haine de Mara envers Violaine, dont elle jalouse maintenant la sainteté, au point qu’elle a voulu la tuer en la précipitant dans une sablière. Jacques est tout près de découvrir la vérité quand le Père revient, portant dans ses bras Violaine agonisante. Devant tous, Mara se justifie âprement. Violaine retrouve un moment la conscience pour pardonner à tous, avant de mourir dans l’apaisement général. Le Père scelle sur son corps l’union de Jacques et Mara, tandis que résonnent les dernières notes de l’Angélus. Cette fin rappelle le premier mystère chrétien, l’Annonciation de l’ange à Marie.
Source Bibliographique : societe.paul-claudel.net