Quelques Poèmes des Contemplations
Contexte
Recueil de 158 poèmes rassemblés en 6 livres que Victor Hugo a publié en 1856. La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1846 et 1855 . Mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1834. Les 11 000 vers des Contemplations comptent parmi les plus beaux poèmes de la poésie française . Victor Hugo y est à l’apogée de son art poétique
Les 6 Livres des Contemplations
Livre premier (29 poèmes). Aurore. C’est le livre de la jeunesse. Victor Hugo évoque ses premiers émois d’adolescent (Lise), ses souvenirs de collège (A propos d’Horace) , ses premières luttes littéraires (Réponse à un acte d’accusation), ses impressions de promeneur ému par la beauté de la nature (Vere novo, le poète s’en va dans les champs) ou le spectacle bucolique (La fête chez Thérèse). Victor Hugo s’y exprime le plus souvent à la première personne et y évoque son expérience de la vie et de la poésie.
Livre II (28 poèmes). L’âme en fleur. C’est le livre où Hugo conjugue le verbe Aimer. La plupart des poèmes sont inspirés par Juliette Drouet. Hugo évoque les premiers émois de leur rencontre, leurs promenades dans les vergers et les forêts. Il immortalise aussi les moments de bonheur ( Hier au soir, Mon bras pressait sa taille frêle); et aussi les épreuves vécues en commun, les désaccords, les réconciliations. Un jour, il note pour elle des impressions de voyage (Lettre) ; un autre jour, il lui écrit qu’il a rêvé d’elle (Billet du matin).
Livre III (30 poèmes). Les luttes et les rêves. C’est le livre où Victor Hugo relate la misère sociale et morale dont il est témoin. Ici, il dénonce les scandales , la guerre , la tyrannie, la peine de mort (La source, la Statue, La Nature). Ailleurs , il évoque la misère des sociétés modernes ( Melancholia). Ce livre s’achève par un grand poème ( Magnitudo Parvi) qui décrit la contemplation du poète tenant par la main son enfant et sondant avec elle le mouvement des astres.
Livre IV (17 poèmes) Pauca meae (Quelques vers pour ma fille). C’est le livre du deuil. Le 4 septembre 1843, Léopoldine et son mari, (Charles Vacquerie), se noient dans la Seine à Villequier. Hugo médite sur cet abîme qui sépare hier d’aujourd’hui. Il y exprime tour à tour sa révolte contre la cruauté du destin (trois ans après), sa nostalgie ( elle avait pris ce pli, elle était pâle et pourtant rose) . Parfois aussi il semble se soumettre à la volonté divine (A Villequier) . La douleur causée par la mort de sa fille Léopoldine semble inconsolable (Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne).
Livre V (26 poèmes) En marche. C’est le livre du ressaisissement, du dynamisme retrouvé. Le poète en exil s’arrache à sa tristesse et va chercher de nouvelles raisons de vivre dans la méditation. Il s’adresse à ses amis, à ses enfants, à ceux qu’il aime et leur exprime sa vision du monde. Il y décrit le spectacle immense de la nature, des Océans, des rochers, du ciel et médite sur la condition humaine (Mugitusque boum, Paroles sur la dune). Il y révèle aussi des impressions de promenade (Pasteurs et troupeaux), et des souvenirs d’enfance (Aux Feuillantines)
Livre VI (26 poèmes). Au bord de l’infini. C’est le livre de la méditation métaphysique; recueil peuplé de spectres, d’anges, de fantômes, et d’esprits. Le poète hésite entre l’angoisse (Horror, Pleurs dans la nuit) et l’espérance (Spes, Cadaver) ; et cette dernière semble l’emporter. Le livre s’achève sur le regard d’un » contemplateur , triste et meurtri, mais serein ».
Sources bibliographiques
Hugo de Catherine Balaudé-Treilhou ( Balises, edition Nathan)
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty ( Editions larousse)