1) Description du texte
Du côté de chez Swann est la première partie du roman À la recherche du temps perdu. Il est séparé en trois parties : » Combray « , » Un amour de Swann » et » Noms de pays : le Nom « . L’histoire est racontée à la première personne (sauf pour » Un amour de Swann « ) par un narrateur qui n’est pas Proust, mais qui lui ressemble en plusieurs points.
2) Résumé
Le livre débute avec la partie » Combray « , du nom du village d’enfance du narrateur Marcel. Toute cette partie se déroule en fait en une nuit, alors que la narrateur se couche et se remémore des souvenirs. Il pense à son enfance, aux visites de M. Swann, à Mlle Vinteuil et la duchesse de Guermantes. Il fait plusieurs descriptions de ses souvenirs à l’époque où il vivait à Combray. La section se termine au réveil du narrateur, après l’évocation de ses souvenirs. La deuxième partie, » Un amour de Swann « , raconte plutôt l’histoire de Swann, bien avant sa rencontre avec le narrateur à Combray. Swann tombe alors amoureux d’Odette, mais abandonne cet amour suite à une crise de jalousie. Finalement, la troisième partie, » Noms de pays : le Nom « , raconte l’adolescence du narrateur à Paris et son amour avec Gilberte Swann.
3) Problématiques posées et pistes d’analyse
– Le temps perdu : Le temps perdu est en fait le temps qu’on a perdu pour quelque chose et le temps qu’on perd par son souvenir. On cherche sans cesse à retrouver ce temps. Par exemple, dans » Un amour de Swann » Swann tombe amoureux d’Odette, mais se rend bien compte qu’il perd son temps avec elle. C’est cette recherche que l’auteur tente de faire dans son œuvre. Tout le livre est construit sur des souvenirs, des pertes de temps qu’il cherche à retrouver. De plus, il y a un lien étroit entre les phrases interminables de Proust et la recherche du temps perdu. En effet, la phrase semble interminable, comme le temps, mais elle finit par se terminer. La phrase elle-même est donc une attente, de même que le temps. C’est en attendant la fin d’un temps qu’on le perd.
– Le regard : Le regard est très important pour Proust. C’est grâce à ce sens que l’on se crée des souvenirs. Enfant, le narrateur voit le monde comme pour la première fois. C’est à se moment qu’il commence à se crééer des souvenirs dont il se souviendra plus tard. Lorsqu’il est question de voir dans le livre il ne s’agit pas nécessairement de la vue au sens propre, mais bien de la vue au sens où l’on voit les souvenirs dans notre mémoire. La vue est donc la cause du temps perdu. De plus, Proust démystifie le regard lorsque Mlle de Vinteuil dit que les yeux ne voient pas. La vue appartient donc aux souvenirs et la mémoire en est l’instrument, non les yeux.
– Le livre : Marcel Proust croit en la lecture et au livre et cela transparaît dans Du côté de chez Swann. En effet, lorsque la mère fait la lecture au petit Marcel il affirme que l’on doit trouver quelque chose dans les livres. Le narrateur est éveillé au mystère de la lecture. C’est par la lecture que l’on peut explorer ses émotions et devenir en mesure de crééer des souvenirs précis. Le romancier est donc en quelque sorte un créateur de souvenirs; Proust est le créateur de ses souvenirs.
Emilie Hoang,
étudiante à l’Université de Montréal