John Griffith Chaney (Jack London), est né le 12 janvier 1876 à San Francisco. C’est un enfant illégitime. Sa mère , Flora Wellman, née en 1843, fait du spiritisme. Son père biologique serait l’astrologue William Chaney. Cependant, on ne peut l’affirmer car le séisme de 1906 à San Francisco a détruit la plupart des registres de la ville.
Sa mère se remarie le 7 septembre 1876 avec John London , un ancien combattant de la guerre de Sécession, plus âgé qu’elle, devenu veuf en 1873. Le fils de Flora, âgé de huit mois, prend pour nom London et un nouveau prénom, Jack, pour le distinguer de son beau-père ; dès lors, il s’appellera Jack London.
Autodidacte complet, il erra dans le port aux maisons de bois, entre les entrepôts et les quais, découvrit le « saloon » mais aussi la bibliothèque de son village et la lecture.
Sa courte vie a connu deux périodes bien distinctes. Jusqu’en 1898, elle se résume à un maelström d’expériences et de galères initiatiques. De treize à vingt-deux ans, il est, tour à tour, voyou alcoolique, pirate dans la baie de San Francisco, marin au long cours sur un trois-mâts, prolétaire à l’usine, vagabond, étudiant amoureux d’une fille de bonne famille, puis chercheur d’or en Alaska. Cette dernière « aventure » extrême va parachever l’écrivain qui bout en lui. Car, dès l’enfance, le jeune Jack dévore les livres. A dix-sept ans, il remporte un concours de nouvelles organisé par le « San Francisco Morning Post ».
Jack London répète sa vie d’écrivain et même sa mort. Un soir très arrosé, à seize ans, il tombe dans la baie de San Francisco et est à deux doigts de se noyer – une expérience dont il se servira pour la fin de « Martin Eden » : le suicide de son héros et de son double présage sa propre fin.
Sa carrière d’écrivain ne démarre vraiment qu’au début des années 1900. Cette période sera aussi frénétique que celle d’aventurier. Jack London rencontre enfin le succès avec deux best-sellers, odes à la nature et aux grands sentiments, qui vont bouleverser les ados du monde entier : « L’Appel de la forêt » (1903) et « Croc-Blanc » (1906). Mais cette image d’auteur naturaliste, que célébrera la bonne société, ne doit pas faire oublier le militant socialiste, aux discours enflammés, et ses étonnants romans marxistes comme « Le Talon d’acier » (1908) et « Martin Eden » (1909). London a vécu de l’intérieur la naissance d’un capitalisme sauvage bien loin des idéaux de la Constitution américaine.
Sa déchéance alcoolique conduisit apparemment Jack London au suicide à l’âge de quarante ans. Au soir du 21 novembre 1916, il avala une dose mortelle de morphine. On peut imaginer que, comme son héros, Martin Eden, il avait choisi sa manière de partir. Il avait été pauvre, il avait été riche. Il avait été hors la loi, il avait été célèbre, laissant, au terme d’une vie littéraire qui n’avait pourtant duré que seize ans, dix-huit romans, plus de vingt recueils de nouvelles, des reportages, des articles, des pièces de théâtre.
Source bibliographique : lesechos.fr & comptoirlitteraire.com