« Un écrivain devrait écrire avec ses yeux et un peintre peindre avec ses oreilles » .
Gertrude Stein
Gertrude Stein naît le 3 février 1874 en périphérie de Pittsburgh, aux Etats-Unis. Elle est la cinquième enfant d’une famille juive aisée issue d’Allemagne, fille d’Amelia et de Daniel Stein. Pendant la petite enfance de Gertrude, la famille Stein voyage à Vienne et à Paris, pour initier leurs enfants à la culture européenne, avant de retourner s’installer à Oakland en Californie.
Amelia Stein meurt lorsque sa fille a 14 ans, Daniel trois ans plus tard. L’aîné de la famille, Michael, reprend les affaires familiales et envoie Gertrude et sa sœur Bertha à Baltimore, chez des membres de leur famille. Gertrude fait ses études au Raddcliffe College et à Harvard. Elle y rencontre le psychologue William James, qui devient son mentor. Sous son impulsion, elle commence un diplôme de médecine à l’Université Johns-Hopkins, qu’elle ne finira pas ; ces années dans un univers très masculin et paternaliste sont dures à vivre. Elle comprend qu’elle ne souhaite pas se conformer à l’image classique de la femme.
En 1903, Léo Stein, son frère, s’installe à Paris et Gertrude le rejoint un an plus tard, espérant tous deux travailler dans le domaine artistique. Collectionneurs, leurs styles diffèrent : Léo est plutôt traditionnel tandis que Gertrude aide à promouvoir l’art moderne, les cubistes, Picasso. Pendant 15 ans, près de 600 tableaux transitent par la riche collection Stein et leur appartement à Paris devient un haut lieu de la culture d’avant-garde. En 1907, Gertrude rencontre Alice B. Toklas, secrétaire de Léo, avec qui elle partagera sa vie jusqu’à sa mort. Cette relation, parmi d’autres divergences, notamment artistiques, achève de brouiller le frère et la soeur.
Entre 1906 et 1908, Gertrude Stein écrit The Making of the Americans, une de ses oeuvres majeures, que son frère désapprouve et, en 1914, ils cessent de partager un appartement et de se voir. Lorsque la guerre éclate, Gertrude et Alice s’investissent dans le ravitaillement et le transport des blessés. Après la guerre, Gertrude reprend ses écrits et son activité de collectionneuse. En 1933, elle connait le succès avec The Autobiography of Alice B. Toklas qui raconte l’histoire de la collection Stein en occultant le rôle de son frère.
Pendant la Deuxième guerre mondiale, les deux femmes fuient Paris et se réfugient sous la protection de leur ami Bernard Faÿ, directeur de la Bibliothèque nationale de Vichy. A la suggestion de cet ami, elle traduit plusieurs discours de Pétain en anglais mais cesse de le faire en 1941.
Gertrude Stein meurt le 27 juillet 1946, à Neuilly-sur-Seine, d’un cancer de l’estomac. Elle laisse de nombreux écrits, poèmes et critiques d’art.
Source bibliographique : histoireparlesfemmes.com