Fédor Dostoïevski est né le 30 octobre 1821 à Moscou. Son père, issu de la petite noblesse, est un médecin brutal, tyrannique s’adonnant à l’alcool, au point que l’enfant, au tempérament tourmenté («J’ai un projet : devenir fou», écrit-il alors), angoissé, masochiste et généreux, en même temps qu’animé d’un énorme désir de puissance, complote le soir avec son frère pour trouver la meilleure façon de le tuer.
C’est dans cette atmosphère violente et empreinte de terreur que Fédor grandit, en entendant chaque jour sa mère supplier son mari et demander grâce. On connaît peu de choses de sa mère sinon qu’il lui était très attaché et que, malade depuis longtemps, elle mourut de phtisie en 1837.
En 1836, Dostoïevski entre à l’École du génie militaire de Saint-Pétersbourg. Il y acquiert une solide culture générale, et, son intérêt se portant déjà vers la littérature, il lit alors Goethe, Schiller, Balzac, Hugo, Hoffmann, Dickens, Gogol (dont il allait être le disciple).
En 1839, il apprend le décès brutal de son père, qu’on dit torturé et assassiné par des moujiks, mais dont l’autopsie attribuera sa mort à une crise d’apoplexie.
Cette tragédie marque durablement le jeune homme qui en conçoit une culpabilité telle qu’il aurait eu alors sa première crise d’épilepsie. Diplômé en 1843, nommé officier, il démissionne l’année suivante pour se consacrer à la philosophie, à la littérature et à la politique. Il traduisit des auteurs français : Balzac, George Sand, Eugène Sue.
En 1844, à l’âge de 23 ans, Dostoïevski publie son tout premier roman, Les Pauvres gens, qui connait un succès immédiat.
En 1846 il publie Le Double et entre 1860 et 1862 : Souvenirs de la maison des morts.
En 1862, malade et couvert de dettes, il voyage en Europe occidentale pour échapper à ses créanciers. Il reviendra de ces voyages avec une aversion pour l’Europe et la démocratie.
En 1864, meurent sa femme Maria puis son frère Mikhaïl.
En 1865, il publie « Crime et Châtiment » l’une de ses œuvres majeures : l’histoire d’un étudiant pauvre de Saint-Pétersbourg qui décide de tuer une vieille usurière pour lui prendre son argent. Il prend cette décision, sous l’influence des idées nouvelles, mal digérées, pensant que l’argent de la vieille lui permettra de terminer ses études et de pouvoir ainsi être utile à la société et que le bien qui en résultera justifie l’horreur de l’assassinat.
En 1866, parait « Le joueur » : Dans une ville d’eaux allemande se croisent aristocrates et aventuriers venus de toute l’Europe, dont une famille de Russes désargentés, prise dans des querelles d’héritage, qui espère se refaire grâce à la roulette. Le héros, lui, commence à jouer par amour, pour sauver une jeune fille d’une dette qui l’écrase. Bientôt, il cède au vertige du casino et se perd dans le jeu…
En 1867, Dostoïevski épouse sa secrétaire, la jeune Anna Snitkina. Mais, malade et poursuivi pour dettes de jeu, le couple est obligé de partir pour l’Allemagne, la Suisse et l’Italie . Il vit cinq ans à l’étranger et s’adonne avec excès à sa passion pour le jeu.
En 1868, publication de « L’idiot » : Le prince Muichkine arrive à Saint-Pétersbourg. Idiot de naissance parce qu’incapable d’agir, il est infiniment bon. Projeté dans un monde cupide, arriviste et passionnel, il l’illumine de son regard. Par sa générosité, tel le Christ, Léon Nicolaïevitch révélera le meilleur enfoui en chacun. La trop belle Anastasia, achetée cent mille roubles, retrouve la pureté, Gania Yvolguine le sens de l’honneur, et le sanglant Rogojine goûte, un instant, la fraternité.
En 1871 , parait « Les possédés » : Ce n’est pas seulement sa mère, la générale Stavroguine, ce n’est pas seulement son ancien précepteur, Stépane Trofimovitch, c’ est toute la ville qui attend l’arrivée de Nicolas, ce jeune homme séduisant, fascinant, inquiétant. Il a vécu dans la capitale, il a parcouru l’Europe ; on raconte sur lui d’étranges choses. Il arrive. De quels démons est-il accompagné ?
Après plusieurs années d’errance et de misère financière, l’écrivain renonce finalement au jeu et en 1880, il publie son dernier roman qui marque l’apogée de son art : « Les Frères Karamazov » : l’histoire de la violente inimitié qui oppose, dans le cadre d’une petite ville russe, un père et ses fils. La famille Karamazov est composée du vieux Fedor, de Mitia, Ivan et Aliocha. ses fils légitimes, et de Smerdiakov, son fils illégitime. Dans « Les Frères Karamazov » on retrouve les deux thèmes de prédilection de Dostoïevski : l’existence de Dieu et la force de la passion.
En 1881, quelques mois après avoir terminé ce roman, en pleine gloire, Dostoïevski meurt subitement à Saint-Pétersbourg. La Russie lui organise des funérailles nationales.
Source bibliographique : le comptoir litteraire et le petit litteraire